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Visite virtuelle de l'intérieur de la basilique de Luxeuil-les-Bains sur le site internet de l'Office de Tourisme
Février 2011

L'extérieur de la basilique : 

 1- Façade nord - 2- Façade sud -  3-L'ancien cloître  - 4- La Porte des Moines - Les clochers

 L'intérieur de la basilique :   

4- La nef -5- Le Jubé - La chaire dite "de Lacordaire"6 - Le grand orgue  -7- Le bas-côté nord
-8-
Le bas-coté sud -9- Abside -10- Choeurs de moines -11- Transept nord -12- Transept sud
-13- Chapelle du Saint Sépulcre -14- Sacristie -15- Cloître 

   Plan Basilique Luxeuil/droits photo AASC                                      

 

 






 

 

 

 








 









 

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Vue aérienne de l'abbatiale et des bâtiments conventuels.

ABB1a-photos droits réservés bibliothèque de Stuttgart côté HBV15a page 529
     
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
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----Lorsque, en 590, saint Colomban, moine venu d’Irlande, décida de fonder un monastère parmi les ruines de l’antique Luxovium, son premier soin fut d’édifier une église, sans doute bien modeste, autour de laquelle vinrent se grouper les cellules de ses premiers disciples. Depuis cette époque, plusieurs églises se sont succédées, toujours sur le même emplacement ; c’est ce que rapporte la tradition.

      L’actuelle basilique Saint-Pierre continue cette lignée vieille de quatorze siècles. Malgré toutes les transformations qu’elle a subies, adjonctions ou mutilations dues aux abbés qui se succédèrent à la tête de la puissante abbaye de Luxeuil, aussi bien que les dévastations des guerres et de la Révolution, l’église conserve, au moins à l’intérieur, l’aspect que ses architectes avaient souhaité lui donner.

 

Chronologie probable de la vie de l'édifice :

Avant le IXe siècle:

       Le manque de témoignage sur cette époque bouleversée par les différentes invasions ne nous permet pas d’émettre une hypothèse sur l’édifice: est-il en bois ou en pierre? Quelles sont ses dimensions ? 

817:

        Avec l'arrivée du 28ème  Abbé de Luxeuil, Anségise, intendant à la cour de Charlemagne, l'église abbatiale est agrandie et le trésor s'enrichit d'objets précieux. ( récit de Dom Guillo, histoire de l'Abbaye de Luxeu, 1726).  
 

888:

         Les invasions normandes apportent  de fortes dégradations à l'église et au monastère. Les moines avaient tenté de s'enfuir mais ils seront massacrés à l'extérieur de la ville en direction de Breuches-les-Luxeuil.

XIe siècle:

          L'abbé Gérard II arrive à Luxeuil vers 1049 il réédifie l'église en style roman.

 1201:

            Le monastère étant dans la mouvance des empereurs germaniques, il prend position pour Philippe de Souabe contre Othon de Saxe. Richard de Montbéliard, partisan d’Othon, envahit la partie septentrionale du Comté de Bourgogne et incendie le monastère en 1201. Régnier, seigneur d’Aigremond, est le principal acteur de ce drame.

 1215-1330: 
  
          
115 années de travaux !

            Le chanoine de Beauséjour nous résume cette période dans son ouvrage « L’église Abbatiale » de 1891.

Après l’incendie de 1201, les restaurations ne semblent avoir été entreprises que sous l’abbatiat de Hugues de Faucogney (vers 1215). Dans le même temps, Robert de Haubourg donne dix sols de cens annuel au monastère, pour le dédommager des pertes qu’il a subies. En 1218, Frédéric, comte de Toul, verse la même somme, en y ajoutant les dîmes d’Anjeux, pour le luminaire de l’église. En 1253, l’abbé Thiébaud II recourt au cardinal Hugues de Saint-Cher pour aviser au moyen de rebâtir son abbaye, dont, dit-il, une partie avait été ruinée par les incendies, et l’autre tombait de vétusté. Le prélat accorde de nombreuses indulgences à ceux qui aideront à cette restauration. Deux ans après, le même abbé obtient une faveur semblable et dans le même but, de la main de Pierre, cardinal de Saint-Georges, par lettres datées de Wurtzbourg (1255). En 1276 l’abbé Kales continue les travaux commencés par ses prédécesseurs. Peut être donna-t-il trop dans l’élégance. C’était du moins le sentiment des religieux qui, en 1279, se virent obligés d’aliéner des domaines pour subvenir aux frais des constructions relatives à l’église, et se trouvèrent même, en 1310, dans la nécessité de vendre les chapes, chasubles et dalmatiques de leur trésor. Et ce n’est qu’en 1330 qu’on mit la dernière main à la reconstruction de l’abbatiale, pendant l’abbatiat d’Eudes de Charenton.

1340:          

        L’édifice fut consacrée aux saints Pierre et Paul le 7 décembre 1340. A part quelques modifications des bas-côtés au XVIIe siècle, l’église nous est parvenue presque intacte.



La Porte des Moines et la fenêtre romane :

 
porte des moinesABB2/droits photo-AASC
ABB4-fenêtre romane/droits photo AASC

ABB3-détail porte des moines/ drois photo AASC

Photos : la porte romane dite des Moines,  dont le protique est de l'époque renaissance.  -


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XVe siècle:

        Réfection du toit de l'église par l'abbé Guy Briffaut, nous savons par des sources écrites qu'il entreprit la rénovation de l'église Saint Martin détruite par un incendie.-

1605 :

          Au cours du siècle, ce sont les éléments naturels qui frappèrent l'édifice. Le 19 août 1680 la foudre frappe le toit en pointe du clocher construit en bois au dessus du porche d'entrée, puis le 12 mai 1682 un violent tremblement de terre ébranle tout l'édifice faisant tomber la partie supérieure du clocher (ce tremblement de terre fut le plus terrible pour notre région au cours des siècles, son épicentre était situé vers Rambervillers, Vosges, comme la secousse de moindre amplitude du 22 février 2003).

           L'abbé Charles-Emmanuel de Bauffremont, qui gouvernait le monastère prit la décision de réduire la hauteur du clocher en supprimant un étage de fenestrelles. C'est le clocher tel que nous le connaissons aujourd'hui.

 

La Révolution: La fin de l'Abbaye

         Par délibération municipale du 30 juin 1790 la vente du monastère eu lieu le 5 juillet suivant. L'église devenue propriété nationale, demeurait libre en partie pour le culte et en partie magasin militaire. Le 23 décembre 1792 les cloches furent descendues du clocher. Le 9 janvier 1794, avait lieu, dans l'abbatiale, un office cultuel en l'honneur de la déesse Raison. "L'histoire du monastère de Luxeuil à travers ses abbés" Gilles Cugnier 2004 tome 1, édition Guéniot Langres.

   
1801:
         Par arrêté préfectoral, l'église est rendue au culte catholique et devient paroissiale, mais le premier curé est nommé en 1803.
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1802:
         Destruction du clocher du transept qui menaçait l'équilibre de l'édifice par son poids surtout côté abside. 
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1856:
         Napoléon III visite l'édifice qui était en état d'abandon. Grâce à lui, l'état, la ville et la paroisse entreprirent de grands travaux de restauration, en particulier la reconstruction quasi complète de la grande abside et du chœur sous la direction de M. E. Viollet-le-Duc. 

1925:

         L'église fut érigée en basilique romaine mineure.

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L'extérieur de la basilique :

Façade nord, place Saint Pierre.

ABB7.vue nord / droits photo AASC-ABB9.Fossé nord de la basilique/ droits photo: AASC

 

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Photos de gauche : la porte d'entrée principale de la basilique est dans l'alignement du bas-côté nord ouvert depuis le XVIe siècle lors de l'édification du palais abbatial qui condamne l'entrée sous le clocher actuel. 

P
hoto de droite ci-dessus : Le fossé du bas côté nord derrière la statue de saint Colomban  a permis de mettre à niveau la place saint Pierre sans enterrer les murs de la basilique. Le terrain avait une déclivité naturelle nord-sud et il fallut au cours des siècles égaliser celui-ci pour construire l'église. A plusieurs reprises l'étanchéité de cette fosse a fait défaut, entrainant la détérioration des fondations de l'édifice. La derrière intervention date de 2005 pour évacuer les eaux pluviales et rénover le pavage. 

 Les fenêtres du bas-côté nord ont été agrandies au XVIIe siècle en remplacement des petites fenêtres romanes

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Façade sud : la construction du bâtiment conventuel de l'Abbaye en 1663 le long de la basilique ne permet pas d'avoir une vue d'ensemble côté sud de l'édifice.

Sur la photo aérienne ci-dessous une petite cour est visible entre le bas-côté sud et le bâtiment sud de l'Abbaye construit au XVIIe siècle.

      ABB11.Vue abbatiale /droits photo Abbaye St Colomban

 

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La photo de droite donne une vue de la petite cour avec l'accès à la basilique par la porte des Moines à gauche et l'accès à l'Abbaye en face. Des travaux importants ont été réalisés dans cette cour au cours de ces dernières années afin de consolider le mur de la basilique par injection de béton sous ses fondations et le drainage des eaux pluviales. Le pavage a été posé en 2008 mettant fin à la réfection de la cour.

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L'ancien cloître:

-ABB13b-ancien cloiître/droits photo AASCABB14

 
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Photo de gauche: des murs gouttereaux sont visibles sur le mur extérieur du collatéral sud dans la cour laissant supposer la présence d'une construction. Certains historiens proposent l'emplacement de l'ancien cloître érigé avant le XIIIe siècle.
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Photo de droite: une fenêtre du collatéral sud restaurée





Les clochers de l'abbatiale:

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ABB5a-clochers / photos AASC et Wurtembergische Landes-Bibliothek de Stuttgart côte HBV 15a, page 529.
 Tour dite de Mollain ABB5B
 

 
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L'abbattiale possédait trois clochers:

-        (1) Le clocher à l'entrée de l'abbatiale (dessin de Dom Gabriel Bucelin, 1665) est composé de deux étages surmonté d'une flèche de bois construit par l'abbé Jean de La Palud en 1527 sa masse imposante devait se voir de loin en arrivant du sud.
                La foudre mis le feu au clocher en 1680 puis un tremblement de terre en mai 1682 rendit l'édifice instable. L'abbé Charles de Bauffremont fit détruire le dernier étage pour installer un dôme à lanterne qui se perpétue, avec sa forme, dans celui que nous voyons actuellement.-

         
(2) Le clocher situé à la croisée du transept détruit en 1802 son poids mettant en cause  la  stabilité de l'édifice. Sur la photo l'arasement grossier de ses murs est encore visible aujourd'hui.

         (3) Le dernier clocher  (voir photo de droite) accolé à la tour escalier "dite Aymon de Mollain" abbé de 1365-1382. On voit sa base rectangulaire au dessus de la première travée du bas-côté nord  à l'intersection du transept nord et du bas-côté nord. Nous ne connaissons pas de représentation. Les spécialistes ne sont pas d'accord sur la réalité et l'utilité de ce clocher.

  



L'intérieur de la basilique.

La nef de la basilique :

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     Longue d’une cinquantaine de mètres et haute de dix-huit, elle se compose de six travées, dont la première est plus importante que les autres. L’élévation de ces travées qui comportent trois étages – grandes arcades, triforium et fenêtres hautes – trahit l’influence de l’école bourguignonne. La voûte quadripartite repose sur des piliers engagés qui rythment l’espace jusqu’à la croisée du transept.

-    Les travées n'ont pas toutes la même largeur ceci s'explique par les difficultés rencontrées par les architectes lors des travaux de rénovation au cours des siècles afin d'associer les anciennes constructions avec les réparations.
      Lorsque l'on observe la nef depuis l'entrée, les murs sud et nord s'écartent de la verticale et penchent vers le dehors, ceci résulte de la poussée des voutes de la nef sur les murs latéraux ceux-ci étant renforcés par les contreforts des bas-côtés.
- -ABB17     ABB18

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      L'abbé Antoine de la Baume en 1605 constatant des fissures dans les voutes entreprit la consolidation des murs de la nef. Des poutres en bois munies de crochets de fer aux extrémités sont installées pour relier les murs nord et sud en plusieurs points.

-     Sur la photo de gauche  les poutres cintrées sont encore visibles  pour s'appuyer sur les voutes en maçonnerie de la nef et sur la photo de droite les  crochets, mais leurs scellements dans le mur ont été supprimés lors de la restauration de 1862 pour les remplacer par des barres de fer installées de chaque côté des piliers de la nef. Les barres, visibles sur la photo, traversent le mur pour être fixées à l'extérieur.

-ABB19

       Avant de quitter les combles de la nef, arrêtons-nous sur les cabestans en bois qui permettaient de descendre les lustres. Il est difficile de dater leurs installations et si chaque travée en était pourvue, il ne reste que quelques exemplaires en place.












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Le jubé construit au XVe siècle  

             L'église abbatiale était par définition réservée aux moines mais dans certaines grandes occasions les paroissiens y avaient accès. En  effet, depuis le VIIe siècle les paroissiens de Luxeuil devaient se rendre à Saint Sauveur pour pratiquer le culte. Le 10 avril 1335 un accord fut trouvé avec le curé de Saint-Sauveur et les moines, (lire tome 2 page 103 "Histoire du monastère de Luxeuil à travers ses abbés" en 3 tomes, Gilles Cugnier, 2005).
              
            Si aujourd’hui le regard peut pénétrer sans obstacle jusqu’au fond de l’abside, il n’en était pas de même autrefois, car un jubé, édifié au XVe siècle, isolait le chœur réservé aux moines du reste de la nef. De cette clôture, détruite par les religieux en 1698, il ne reste que l’emplacement, marqué par la marche qui se trouve à la hauteur de la quatrième travée.

           Il délimitait l’endroit où les religieux se réunissaient pour chanter l’office, ce choeur occupait les deux travées hautes de la nef et le transept.

           Le jubé était à peu près carré, mesurant 15 pieds de longueur et 14 de largeur. La façade se composait d’un portail à trois arcades ouvertes, accosté lui-même de deux autels. La partie supérieure, formant tribune, portait un autel de pierre, au-dessus duquel se dressait une grande croix avec son Christ, accompagnée des statues de la sainte Vierge et de saint Jean. On pense que l’accès, depuis le monastère, s’effectuait par une galerie, qui traversait le bas-côté sud, et un escalier à vis permettait d’accéder aux bancs des religieux. 

Jubé de l'église de Brou (Ain)-

           











A titre de comparaison, si l'on tient compte des descriptions des historiens, le jubé de l'église de Brou, à Bourg-en-Bresse, aurait quelques similitudes comme sa construction en pierres, la galerie supérieure et les deux autels. La sculpture ne devait pas être aussi riche sur le jubé de Luxeuil.

             Sa destruction fut sujet de controverses en effet les uns, pour le conserver évoquaient son origine : il était l'oeuvre d'un illustre abbé ; son antiquité : il avait deux cents ans de durée ; sa commodité : il permettait aux moines de venir, sans être vus du public, à toute heure dans l'église ; son utilité architecturale : il consolidait, par sa seule présence, les piliers qu'il arc-boutait. Les autres, pour le détruire, faisaient remarquer : l'exiguïté de sa porte d'entrée, qui, n'ayant que cinq pieds de large, ne permettait qu'à peu de fidèles de voir la beauté des offices ; la nécessité d'avoir un choeur plus vaste pour les assemblées des chapitres généraux, où l'on était cent quarante et plus ; enfin le besoin de créer un espace suffisant pour placer les stalles, qui venaient d'être achetées aux Chanoines de la  cathédrale Saint-Ètienne de Besançon. Cathédrale Saint Etienne détruite par Vauban pour construire les défenses de Besançon.

            Le jubé disparu, et le nouveau choeur, élevé d'un degré (il existe encore aujourd'hui dans la nef après la deuxième travée depuis le transept) au-dessus du pavé de l'église, occupa la même superficie que l'ancien et se présenta ainsi avec en façade: une grille en fer forgée (disparue aujourd'hui), accostée des mêmes autels et couronnée des mêmes statues que l'ancienne porte du jubé.

(extraits de l'Èglise Abbatiale, étude historique et archéologique, Mgr. le Chanoine de Beauséjour, 1891)

-Vierge bas côté nord / ABB21
Photo de Gauche : La croix du jubé aujourd’hui au dessus des fonts baptismaux - - - - - - -  - - - - - - - - - - - -
Photo de droite : Vierge du jubé, en bois sculpté polychrome,(XVIe siècle) installée aujourd’hui dans le bas-côté nord


 
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La chaire installée  au XIXe siècle :

            L'ancienne chaire, d'après les inventaires du dernier siècle, portait l'écusson d'un des Abbés de la Baume (XVIIe), sans doute Antoine, et accusait ainsi son origine et son époque. Elle s'appuyait au deuxième pilier, à compter de la clôture du choeur, du côté de l'évangile (coté nord). Après avoir été reportée plus avant dans l'église, lorsque celle-ci devint paroissiale, elle demeura à sa nouvelle place jusqu'au jour où le conseil de fabrique lui substitua l'ancienne chaire de Notre-Dame de Paris.  ( Le monastère de Luxeuil, L'église Abbatiale,étude historique et archéologique, M. le chanoine de Beauséjour 1891) 

ABB22              Quand la chaire, dite de Lacordaire, fut installée en 1871 dans l’église de Luxeuil celle-ci venait d’être restaurée, sur les ordres de l’Empereur Napoléon III, par Viollet-le-Duc, ce même architecte qui avait exclu cette chaire de Notre-Dame de Paris. Luxeuil est du même style gothique. 

            La chaire dite « Lacordaire » avait été, aux derniers jours avant la Révolution, commandée à un menuisier de Paris nommé Marchand, par les chanoines du Chapître de Chartres pour servir de « trône » de cathédrale à l’Evêque.

            Le menuisier avait commencé son travail quand éclata la Révolution. Les Chapîtres, dont celui de Chartres, furent supprimés.

             Lors de la reprise du culte, au moment du Concordat (1806), c’est le Chapître de Paris qui, contraint de remplacer tout le mobilier détruit, demanda au menuisier de continuer son œuvre, mais cette fois pour en faire une chaire à prêcher destinée à Notre-Dame de Paris. Le dôme servit d’abat-voix et à l’avant, on installe un ambon pour situer l’orateur au milieu de ses auditeurs. C’est dans cette chaire que parlèrent les grands orateurs du XIXe siècle et parmi eux, un des plus célèbres, Lacordaire, qui fonda les fameuses conférences de Notre-Dame en 1836. Lacordaire mourut en 1861. La chaire qu’il avait illustrée garde son nom. (Chronique-Semaine Religieuse de Paris)

           En 1868, Viollet-le-Duc restaura Notre-Dame de Paris. On sait avec quelle rigueur cet architecte fit disparaître tout le mobilier qui n’était pas du style gothique de l’édifice. La chaire « de Lacordaire » ne fut pas épargnée. Mise en vente, c’est le Cardinal Binet, Archevêque de Besançon, qui en fit l’acquisition et la déposa provisoirement dans les combles de son Archevêché. Voici comment elle en sortit bientôt. Nous avons encore entendu le témoignage de M. le Chanoine Saintot, nonagénaire, qui était vicaire de Luxeuil à l’époque.

            En 1870, le Cardinal Mathieu présidait la distribution  des Prix aux élèves de son séminaire diocésain de Luxeuil. A ses côtés, se trouvait M. le Curé de Luxeuil auquel il offrit de donner, pour son église de Luxeuil la fameuse chaire « de Lacordaire » qu’il gardait à Besançon. M. le Curé accepta avec reconnaissance. Sans tarder, ses paroissiens attelèrent des voitures pour aller chercher le fameux monument. Ils s’employèrent à le décaper de cette vilaine peinture jaune dont, à l’époque, on avait le mauvais goût de recouvrir les objets artistiques. Travail délicat, mais qui fit réapparaitre les veines d’un bois superbe, mit en valeur les fleurons, les fines sculptures en relief représentant la Présentation de la Vierge au Temple qui sert de fond à la chaire : sujet qui convenait à Notre-Dame de Chartres, mais qui n’était pas à sa place à Notre-Dame de Paris.

           Notons que le transport, le déplacement et remplacement de ce monument important n’offrait aucune difficulté, car il est composé de pièces assemblées par de solides tirefonds qui le rendent démontable.

Autres détails : la chaire repose sur des galets qui la rendent mobile dans l’édifice. Dans une paroi latérale une porte camouflée ouvre sur un escalier intérieur qui permet au prédicateur d’accéder à un plancher en marqueterie et de surgir au milieu de son auditoire.

(Notes dactylographiques, de Mgr Thiébaut curé de Luxeuil vers 1950 archives de l'association "Amis de Saint Colomban")



Le grand orgue et sa console XVIIe siècle (15 m. de haut et 10 m. de large)

                 C’est depuis le milieu de la nef que l’on a une vue d’ensemble des grandes orgues, dont le buffet constitue l’un des fleurons de l’église. Ce buffet d'orgues est un des plus beaux de Franche-Comté.
 Le grand orgue de la basilique de Luxeuil /ABB24/ photo AASC




























L’ensemble fabriqué tout en chêne, tel qu’il apparaît maintenant, a été réalisé en trois étapes au cours du XVIIe siècle.
Début XVIIe siècle, l'Abbé Antoine de la Baume (1601-1622) fit construire le premier orgue.

ABB23               Une comparaison avec une photo de l'église Saint Maurice à Èpinal, dont la première construction date du XIe siècle comme à Luxeuil, permet de s'imaginer le mur ouest, de la nef de la basilique de Luxeuil, avant l'installation de l'orgue primitif (positif et grand buffet de même largeur) qui a été construit vers 1617 ; seul le nom du menuisier en est connu : Jean Dognadec. A Luxeuil il existe toujours l'emplacement de la porte d'entrée et de l'étage masqués par le buffet d'orgue.

              La porte d'entrée et la tribune au-dessus sont de dimensions plus réduites dans l'église de Luxeuil. A l'étage, le mur pignon était percé d'une large baie à plein cintre, meublée elle-même d'une rampe de pierre sur laquelle se dressaient des colonnettes supportant une série d'arcatures. C'étaient là comme une tribune qui se développait dans la tour du clocher. Elle existe encore, mais dépourvue de ses ornements, masquée par le buffet et encombrée par les soufflets de l'orgue. Au rez-de-chaussée ce même mur avait une maîtresse porte aujourd'hui murée, mais trés visible derrière le buffet-console.  ( Le monastère de Luxeuil, L'église Abbatiale,étude historique et archéologique, M. le chanoine de Beauséjour 1891) .
           A Luxeuil au-dessus de l'étage avec la tribune existe la chapelle Saint Michel aujourd'hui désaffectée.
          
Actuellement dans la basilique Saint Maurice, l'orgue est installé en retrait dans la tribune alors qu'à Luxeuil un plancher en bois plaçait l'orgue en avant dans la nef. 

 

Deuxième phase de travaux sur l'orgue de Luxeuil vers la fin du XVIIe siècle :

          
En 1633 les religieux embrassent la réforme de St Vanne, comme pour matérialiser une clôture qu'ils se promettent de mieux observer, les moines suppriment la porte centrale (1668) unique accès à l'église
, et ouvrent deux portes latérales utilisées encore aujourd'hui l'une au nord pour les fidèles et la porte donnant sous le cloître pour les religieux.

           Pour masquer la porte d'entrée murée les moines entreprirent la construction du gigantesque piédouche qui semble supporter la tribune, mais l'orgue primitif situé sur cet immense piédestal paraît bien désuet. 

 Détails du buffet d'orgue :

le roi David jouant de la harpe /droits photo AASC

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Ste Cécile jouant de l'orgue / photo AASC











Le Christ remettant les clés à saint Pierre/droits photo AASC












buffet de l'orgue  ABB29./ droits photo AASC




















Le cul de lampe, construit entre 1668 et 1695, est en deux parties. La gigantesque feuille d'acanthe qui repose sur les épaules d'un Atlas ployant sous le faix est taillé dans un seul tronc d'arbre. Dans sa partie la plus large, au dessus de la tête d'Atlas, il mesure près de 1 m.

Troisième phase de travaux fin XVIIe et début XVIIIe siècle :

ABB30b/photo AASC
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       C’est en 1695 enfin que Philippe Picard et ses deux fils élargirent le grand buffet, lui conférant ainsi des proportions plus équilibrées. L’orgue compte aujourd’hui plus 3000 tuyaux, répartis en 44 jeux sur 4 claviers et un pédalier.

        L'intervention est encore visible aujourd'hui, en observant le buffet et style des culs-de-lampe, à l'extrème gauche style fin XVIIe (Louis XIV) attenant au style début XVIIe (Louis XIII). Cette différence de style apparaît à d'autres endroits du buffet d'orgue comme la partie supérieure du buffet.-

 Depuis cette époque, plusieurs phases de restaurations et d'abandons se sont succédées.

          La Révolution laissa l'instrument en état d'abandon comme en témoigne un rapport du registre de Fabrique de la Paroisse de Luxeuil " ...ayant examiné les réparations urgentes et nécessaires à faire à l'orgue considérablement dégradé pendant la Révolution soit par le foin qui a été déposé et placé dans l'église, soit par le vol qui a été fait dans les tuyaux ..."

ABB31         
















 En 1859, après la visite de Napoléon III, des fonds furent obtenus pour restaurer l'église abbatiale, c'est probablement à cette même époque que l'on construisit un mur de soutènement pour le buffet en avant du mur pignon de l'église (visible sur la photo) indiquant clairement la profondeur originale de la tribune du XVIIe siècle. 
 
        Au début du XXe siècle le monument fut classé, divers travaux d'entretien se sont succédés mais les travaux à la fin de la première Guerre Mondiale se sont avérés les plus destructifs pour l'édifice: "...tout l'arrière du grand buffet est éventré. Le positif vidé de sa tuyauterie est réduit à sa façade. La console en fenêtre avec ses claviers noirs fait place à une console pneumatique en meuble séparé. Les grands tuyaux de Bombarde et Flûte16' crèvent le plafond partiellement supprimé. Des tuyaux sont postés, peints en fausse pierre, en dehors du buffet..."

      Bien des signes de fatigue apparaissent au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale. La soufflerie fut refaite et des modifications sont apportées pour le confort de la chorale et de l'organiste.  -

           Il faudra attendre les années 1970 pour voir une réelle restauration de l’ensemble "instrument et buffet", avec le concours de l'Inspection des Monuments Historiques, qui sera achevée en 1980. Des concerts sont donnés régulièrement dans la basilique avec le concours d'une association Les Amis de l'orgue .

 ABB32.gravure Eglise Abbatiale Mgr Beauséjour/droits photos réservés






















Au-dessus de l'orgue, la petite fenêtre de la chapelle Saint-Michel.-



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Avant de quitter l’orgue regardons sur cette gravure (auteur inconnu, publiée dans l’Eglise Abbatiale, M. le Chanoine de Beauséjour,1891) on peut distinguer, à droite, une lanterne hexagonale avec panneaux vitrés, qui se projetait en encorbellement hors de la balustrade, comme le font les tourelles d’angle des maisons de la Renaissance à Luxeuil. C’était là que l’abbé, sortant directement du palais abbatial, venait prier en particulier ou assister aux offices de la communauté. A partir du XVIe siècle, les abbés, devenus prélats commendataires, ne descendaient plus au cœur, sinon dans les grands jours, ils se contentaient de leur tribune particulière ou comme à Luxeuil d’une loge fermée et vitrée. Elle fut démontée au XIXe siècle.


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Le bas-côté nord ou collatéral de l'évangile:


bas côté nord abbatiale ABB33           
Il n’a rien conservé de sa décoration antérieure à la Révolution, ni des tombeaux qui s’y dressaient.

             Les larges baies par lesquelles il est éclairé ont été percées au XVIIe siècle, pour remplacer les étroites fenêtres romanes qui diffusaient trop peu de lumière. Les vitraux sont du XIXe siècle, mais ils ont été conçus dans le style de la Renaissance.

             Le seul ornement qui se trouve encore dans le collatéral nord est formé d’éléments rapportés d’autres parties de l’église ; il s’agit du groupe connu sous le nom de Notre-Dame de Pitié (ensemble formé au milieu du XIXe siècle) et qui est composé d’une Vierge Renaissance en bois peint, provenant de l’ancien jubé et d’un Christ gisant en pierre polychrome, seul personnage intact d’une « mise au tombeau » qui groupait neuf statues et qui fut détruite à la Révolution. L’ensemble qui, malgré ses origines diverses, forme un tout homogène, masque la porte qui mettait en relation l’église abbatiale avec l’église Notre-Dame aujourd’hui démolie.
(Philippe Kahn, historien, vice-Président de l'association des Amis de Saint Colomban)

ABB34-

-------------Notre-Dame de Pitié, XVIe siècle

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ABB10.porte Notre Dame / photo AASC

                     

 

 

 

 

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Porte murée aujourd'hui, donnant accès-   
à l'église Notre-Dame, vue depuis le fossé nord
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 Chapiteaux romans  réemployés 
sur les premiers piliers nord de la nef

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Bas-côté sud ou collatéral de l'épître
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  ABB35           

 

 

 

 

 

 

 

 

 

       C’est le symétrique du collatéral nord, mais il a conservé une fenestrelle romane (photo ci-dessous) qui est la dernière à avoir subsisté dans les deux collatéraux. S’il a la curiosité d’ouvrir la porte qui se trouve sous cette fenêtre, le visiteur pourra admirer, de l’extérieur, un joli portail Renaissance aux écussons martelés. Cette porte, dite « Porte des Moines », communiquait avec les bâtiments conventuels.

 

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Un confessionnal  fait de boiseries anciennes a été placé à proximité de la « Porte des Moines ».

             Et, au-dessus des fonts baptismaux de style gothique mais de réalisation récente, est accroché un grand crucifix de bois (XVIe siècle) qui se dressait autrefois sur le jubé. Sa taille impressionnante n’exclut pas l’harmonie des proportions. 
 

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L'abside


 

 













            
Autel, tentures, tableaux, luminaires, tombeaux, bref tout le décor antérieur à 1789 a disparu aujourd’hui. Cependant l’abside a encore grande allure, avec ses hautes fenêtres très élégantes et le mobilier qui y a été placé. Comme elle menaçait ruine, elle fut reconstruite entièrement, sauf la première travée, pendant la seconde moitié du XIXe siècle. Les architectes suivirent scrupuleusement le plan antérieur, réutilisant même les vieilles pierres qui pouvaient encore servir et respectant jusqu’à la légère déviation que l’on remarque par rapport à l’axe de la nef.            
               Toutefois la chapelle absidiale du XVe siècle, dite «  confession de saint Pierre », qui s’ouvrait dans le fond du chœur, ne fut pas relevée.

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        Les hautes verrières, d’exécution moderne mais de style traditionnel, relatent dans une série de médaillons la vie des 44 saints de Luxeuil. 
       Un programme de rénovation, élaboré en 2007, permettra de redonner toute la splendeur de ces vitraux installés entre 1865 et 1875.

















           



L’autel, en bronze doré, a été réalisé en 1865 d’après les dessins de Viollet-le-Duc, ainsi que la grille du chœur (actuellement déposée) et des chapelles latérales. 

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            Seules les stalles placées de part et d’autre de l’abside sont antérieures à la Révolution ; mais à cette époque, elles occupaient les deux premières travées de la nef, d’où elles furent rapportées plus tard dans l’abside.    
           Elles avaient été exécutées en 1549 pour la cathédrale Saint-Etienne de Besançon, elles y demeurèrent jusqu'au jour où cet édifice fut démolit, par Vauban pour construire la citadelle, en 1674 . En 1693, l'abbé Charles-Emmanuel de Bauffremont  les rachète  pour remplacer leurs anciennes stalles gothiques. Alors on en supprima tout ce qui rappelait leur provenance canoniale pour les remplacer par des écussons aux armes de la congrégation de Saint-Vanne. La beauté des sculptures et la maîtrise d’exécution en font une véritable œuvre d’art, mais la Révolution détruisit la moitié des formes.
 
 Sépultures dans l'abside :

Eude de Charenton/ droits photos réservésDepuis le XIVe siècle la plupart des Abbés furent ensevelis sous les pavés de l'abside. Le premier abbé déposé sous ces dalles depuis 1330 fut Eudes de Charenton (famille originaire de Charenton-sur-Cher). Il y avait sa place marquée, au double titre de chef du monastère et reconstructeur de l'église. Lors des fouilles de 1863 pour remplacer le dallage de l'abside le sarcophage apparu à 2.20m de profondeur, où il demeure encore. La pierre tombale fut relevée et adossée au mur du transept nord.

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D’autres Abbés furent enterrés dans le chœur :

Guillaume de Saint Germain, abbé de 1351 à 1365

Guillaume III de Bussul, abbé de 1382 à 1416

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La chapelle de la confession de Saint-Pierre ou chapelle absidiale.

ABB44 dessin église abbtiale Beauséjour/droits phots réservés

       



Sur un plan de la basilique établi au XIXe siècle, on remarque la chapelle Saint Pierre au fond de l’abside.(extrait du livre L’Eglise Abbatiale de M. le chanoine de Beauséjour). Cette chapelle construite au XVe siècle par l’Abbé Antoine de Neuchâtel servit de sépulture à un autre membre de la famille des Neuchâtel en 1572, sacristain de l’Abbaye. Elle fut détruite fin XIXe siècle lors de la reconstruction de l’abside qui menaçait ruine.

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Chœur des religieux (sur la photo, il occupait l’emplacement des chaises actuellement)

 

 















          Le chœur, dans les abbatiales, était l’endroit où les religieux se réunissaient pour chanter l’office. Avant le XIIIe siècle, il occupait généralement le transept des églises, mais depuis cette époque il s’étendit dans les premières travées de la nef. La disposition exacte du chœur avant le XVe siècle n’est pas connue mais après cette époque il occupait les deux travées hautes de la nef et était séparé de la partie basse de l’église par un jubé que venait de faire construire l’abbé Antoine de Neufchâtel.

        Dans la partie haute de cet avant chœur, c’est à dire au bas des degrés de l’abside, on voyait un autel plus petit que tous les autres ; c’était l’autel de prime, ainsi appelé parce qu’après le chant de prime (vers 7heure du matin), on y célébrait la messe conventuelle. Son ornement principal était un grand chandelier que l’on allumait lors des grandes occasions.

 

 
Transept nord 

 -ABB46

             















       C’est un vaste rectangle de trente-sept mètres de largeur, sur lequel s’ouvrent les quatre chapelles latérales, réparties de part de d’autre de l’abside. Les grands oculus percés dans sa partie supérieure ont été garnis en 1984 de vitraux modernes dont les tonalités évoquent celles de grès local.
      Cet endroit était autrefois strictement réservé aux moines de l’abbaye, et c’est là que se dressaient l’autel de prime et le trône de l’abbé. Aujourd’hui plusieurs souvenirs archéologiques y ont été rassemblés.
       L'orgue provient de la chapelle du Séminaire du Luxeuil. Aprés restauration dans les années1970 il servit à remplacé l'orgue principal pendant sa restauration, aujourd'hui il sert à des concerts à deux orgues. (Pierre Doillon, organiste de la Basilique)
 
 
 
 
 
 
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      Dans la partie nord, les pierres tombales de trois abbés ont été dressées contre les murs, sous les trois lancettes ornées des armoiries des abbés qui régnèrent de 1319 à 1790 ; l’une de ces pierres tombales est celle d’Eudes de Charenton, qui fit achever l’église.
 

 La statue de saint Pierre :

 ABB49aABB49

           

        

















    La pièce maitresse des divers monuments réunis à cet endroit, est sans aucun doute la statue de saint Pierre, sous la forme d’un personnage assis, coiffé d’une tiare conique : cette œuvre est datée du XIVe siècle et serait donc contemporaine à l’achèvement de l’église.

            L'emplacement de cette statue dans l'édifice est sujet à controverse, pour G. Cugnier elle était probablement déposée dans une niche du grand portail d'entrée qui fut muré en 1633, une autre hypothèse la situe dans la chapelle de la confession de saint Pierre au XVe siècle. Cette pièce après avoir été mutilée pendant la Révolution et mise hors de l'édifice, erra aux alentours de l'église, jusqu'en 1875. Le curé Jeanroy, la plaça où nous la voyons aujourd'hui après avoir fait restaurer ses deux bras.

           De chaque côté de cette statue se dressent deux termes de pierre, vestiges d’un tombeau abbatial du XVIe siècle. 

           D’autres vestiges de monuments funéraires ont également été déposés dans cette partie du transept. 

Les Chapelles du transept nord   

         Les deux chapelles, du Sacré-Cœur et de la Vierge, n’ont plus rien qui puisse retenir l’attention, si ce n’est les fenestrelles romanes qui les éclairent. Les mosaïques des chapelles latérales sont du XIXe siècle.
          
 ChapelleABB47/ photo AASCchapelle ABB48/ photo AASC
 
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                 Chapelle du sacré coeur-                                       Chapelle de la Vierge  

détail chapelle ABB50/photo AASC


















-Le mur de séparation des deux  chapelles laisse apparaitre l'évolution de la construction de ces chapelles.

Chapelle Saint Blaise puis Sainte Gertrude et aujourd’hui du Sacré cœur de Jésus
La mosaïque date de la fin du XIXe siècle et malgré sa luminosité elle dépareille avec le style de l’édifice avant cette transformation sa décoration était en l’honneur de Saint Blaise et Sainte Gertrude.
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Chapelle de la Sainte Vierge 
        
Appelée ainsi par les moines, mais quelquefois aussi désignée par eux sous le nom de : chapelle du Reliquaire. 
L'abbé Antoine de la Baume en avait fait, au début du XVIIe siècle, le sanctuaire des reliques. 
        Le retable portait une statue de la vierge tenant l'enfant jésus, de hauteur naturelle et de pierre peinte. A sa droite et à sa gauche, on voyait saint Colomban et saint Eustaise ainsi que deux crédences de pierre fermées par une grille. C'étaient les armoires aux reliquaires. Le mobilier  était encore visible au XVIIIe siècle comme l'atteste un procès-verbal de 1733 conservé aux archives de la Haute-Saône. Antoine de la Baume et son neveu Philippe, qui lui succèda sur le siège abbatial, voulurent tous les deux avoir leur sépulture dans le caveau de cette chapelle. Leurs corps s'y trouvaient encore à la fin du XIXe siècle lors des travaux de restauration

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Le transept sud

Il réunit aussi quelques pierres tombales dont deux particulièrement remarquables, chacune dans son style : l’immense pierre tombale de chevalier Hugues Perdris, décédé en 1355, frère de Thiébaut, gardien de la terre abbatiale pour le compte des rois de France ; cette pierre est placée sous la fenêtre. L’autre monument est celui qui se trouve à droite de la porte de la sacristie et qui couvrait la tombe d'Edmet Carpet, prêtre de Luxeuil; la richesse de la décoration, l'élégance du dessin en sont propres au XVe siècle. ABB51/photo AASC
























A gauche représentation de la pierre tombale du chevalier Hugues Perdris (XIVe siècle)
A droite représentation de la pierre tombale d’Edme Carpet
(XVe siècle)

               Toutes ces pierres tombales proviennent de l’ancien cimetière ou du dallage de l’église ; elles ont été relevées au XIXe siècle afin de les préserver de l’usure.

               Cependant, il est une tombe qui est toujours en place dans le pavé de la basilique, et dont l’emplacement marqué par une dalle de marbre bleu située au bas des degrés de la première chapelle à droite de l’abside, c’est celle de Dom Benoît Dard, religieux mort en odeur de sainteté, en 1707.
 
 
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Les chapelles du transept sud
-chapelle ABB54/photo AASC



















                  Chapelle Saint-Joseph                                         
Chapelle Saint-Colomban
 

Chapelle Saint-Joseph autrefois chapelle Saint-Nicolas (Patron de la Lorraine voisine)

              Lors des réparations de 1862, la pioche des ouvriers heurta au pied du mur séparatif de l’abside, et en pleine terre, un squelette couché parallèlement au mur, les pieds tournés vers l’orient. Prés de la tête, on découvrit la volute d’une crosse abbatiale, à laquelle étaient encore attachés quelques lambeaux de tissus qui l’avait ornée ; la hampe étant en bois, avait été consumé par le temps C’étaient les restes mortels et la crosse de l’abbé Aymon de Mollain, mort en 1382 et inhumé dans la chapelle. La crosse abbatiale, recueillie par la municipalité de Luxeuil à cette époque, elle fut vendue au musée du Louvre en 1864.

crosse Aymon de Mollain/droits photos réservés

















Crosse abbatiale émaillée retrouvée dans les caves de l'abbaye au XIXe siècle. La crosse de l'abbé Aymon de Mollain est exposée au musée du Louvre à Paris, dans la salle Suger sous le numéro OA2023-ORF74.


Chapelle Saint Colomban : auparavant de Saint-Pierre ; aux XVIIe et XVIIIe siècles : de Saint-Benoît ; au XVIe siècle : de Saint–Etienne.
Statue de Saint Colomban dans la chapelle. 

 

 











la châsse de saint Colomban, exécutée pour le retour des reliques du saint en 1924; il s’agit d’une chapelle d’inspiration gothique qui abrite le coffret renfermant les reliques du saint. Sur la base sont figurés les écussons des villes qui touchèrent à l’histoire du monastère luxovien. Aux quatre coins, des statuettes symbolisent les diverses activités des moines, et une représentation du saint couronne l’ensemble.

Chasse saint Colomban de Luxeuil











 








ABB58a/photo AASCabb58b/photo AASCabb58c/photo AASC abb58d/photo AASC-

      La prière--                 --l’étude                     la prédication--------    le travail
 
abb60/photoAASCchasseabb59/photoAASC
 
 

 

 




La relique du saint est enchâssée dans un coffret dont la forme est inspirée du tombeau de saint Colomban dans la crypte de Bobbio. Les saints de Luxeuil sont représentés sur le pourtour.


Saint Colomban domine la châsse

           La châsse fut dessinée par Pierre-Dié Mallet, peintre et statuaire lorrain (1895-1976) et réalisée par les Etablissements Th. Klem de Colmar en Alsace.

           Aujourd'hui, pour éviter les dégradations, la châsse est entreposée dans un endroit non accessible aux visiteurs.

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          Dans la chapelle saint Colomban, une statue moderne de saint Gall et son ours, exécutée par Claude Grange, offerte par la paroisse de Saint-Gall à la paroisse de Luxeuil lors des fêtes de 1950.
        
La statue et le reliquaire de saint Gall, photos ci-dessous, ont été reçus officiellement à Luxeuil lors des fêtes internationales de 1950.

Statue st gall  Luxeuil  ABB61/photo AASC

 Reliquaire Saint Gall à Luxeuil

 



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La chapelle du saint Sépulcre

            Dans la première travée du collatéral sud se trouvait la chapelle du saint Sépulcre signalée dans le procès verbal de 1733. Elle fut construite aux frais de dom Philippe de Rennes, l'un des religieux de l'Abbaye, à l'époque de la Renaissance on retrouvera dans cette chapelle une mise au tombeau dont un élément, la table du Christ couché, se situe dans le collatéral nord devant la Vierge de Pitié.

            Le sous-sol de la chapelle du sépulcre était occupé par un charnier, la pierre qui en ferme l'entrée est aujourd'hui dressée contre le mur.

             Une date incomplète est gravée 16.. sur une face alors que sur l'autre face est gravé : Vigilate...nescitis diem neque horam" .

             ABB37

 

 

  







       Nous avons visité ce caveau en 1879 (long 2.33m largeur 0.90m profondeur 1.60m). aprés avoir enlevé les matériaux de démolitions qui y avaient été jetés depuis plusieurs années, nous sommes arrivés à une couche de terre noirâtre qui renfermait des ossements mèlés à de la chaux... Nous nous sommes ainsi assuré que les moines, qui  n'avaient point l'honneur d'une sépulture à part, étaient déposé là, sans cercueil, vêtus seulement de leur robe, pour y dormir leur dernier sommeil.

        C'était là, la fosse commune du monastère, lorsque le nombre de corps y était trop considérable, ce charnier était vidé, et les ossement desséchés étaient portés dans les combles de l'église au dessus des voutes des collatéraux. Lors des travaux de 1860, l'architecte Grandmougin accompagné de plusieurs ouvriers constatèrent ce dépot surtout au dessus du collatéral nord.

( Le monastère de Luxeuil, L'église Abbatiale,étude historique et archéologique, M. le chanoine de Beauséjour 1891) 

La sacristie

       Une large porte en plein cintre donne accès à la sacristie, dont l’architecture et le mobilier sont absolument remarquables. Cette salle fut construite en 1664 avec les pierres de l’ancienne sacristie gothique. Sa voûte surbaissée aux nombreuses nervures lui confère un cachet très élégant.

       Quant aux magnifiques boiseries, elles furent reconstituées grâce à d’anciens panneaux. Deux reliquaires de bois doré, datant du XVIIIe siècle, placés sur une armoire, sont les seuls souvenirs du trésor de l’abbaye, ainsi qu’un ornement sacerdotal, que la tradition attribue à Bossuet ; le grand orateur serait venu travailler à la riche bibliothèque de l’abbaye et aurait, dit la légende, laissé cet ornement de velours brodé d’or, pour remercier les moines de leur hospitalité…

sacristieABB63/photoAASC


détail plafond de la sacristie







 

 Basilique au XXe siècle

         En 1926, l’église paroissiale fut élevée au rang de basilique mineure avec promulgation de la bulle papale et bénédiction des insignes, le pavillon et le beffroi.

         Quand le souverain pontife veut honorer une église, il lui donne le titre de Basilique. Les gloires du passé de Luxeuil que les fêtes de Saint Colomban ont contribué à remémorer justifient cette distinction.

Les insignes sont :     Le beffroi de la basilique de Luxeuil

 Le pavillon de la basilique / ABB66

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Le Pavillon
(photo de droite ci-dessus) est une réduction du dais ou baldaquin que l’on porte au-dessus du Pape ou des grands personnages les jours de réception. Il doit être aux couleurs pontificales: rouge et jaune. Il demeure exposé comme un témoignage de sujétion spéciale et plus directe au Souverain Pontife.
Le Beffroi (photo de gauche ci-dessus) fabriqué par les Etablissements Th. Klem de Colmar en Alsace supporte la clochette que l’on agite devant le pavillon dans les processions. De même que les fanfares et les instruments précèdent les grands personnages et avertissent de leur passage, ainsi la cloche tinte devant le pavillon, symbole de l’autorité pontificale. Les deux statuettes représentent les saints Pierre et Paul patrons de la basilique.       
-Extrait du programme des fêtes de saint Colomban en 1926

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Le cloître

            Enfin la visite de l’église s’achève tout naturellement  par celle du cloître, du XVe siècle, auquel on accède directement par la porte de la dernière travée du bas-côté sud.
        
  Car l’église, temple de prière, et le cloître, endroit de méditation, étaient indissociables chez les moines qui, pendant douze siècles peuplèrent ces lieux dont la simple beauté contribuait à l’élévation des âmes et qui continuent à faire la gloire de Luxeuil.
           
Le premier cloître construit en 1279 fut détruit par un incendie, il reste peut-être les gouttières de la toiture qui s'adossaient à l'extérieur du mur du bas-côté sud de l'église.  

            Il fut reconstruit à l’emplacement actuel en trois étapes de 1440 à 1449 en commençant par l’aile nord, l’aile orientale puis les ailes méridionale et occidentale. Acheté par la ville en 1794, la galerie occidentale fut détruite ainsi que les fenestrelles à l’exception d’une seule travée qui nous permet aujourd’hui de rêver de son aspect d’autrefois.

 cloitre nord et palais abbatial de Luxeuil ABB67



galerie est, cloitre abbaye de Luxeuil





galerie nord, cloitre abbaye de Luxeuil ABB70
fenestrelles cloitre abbaye de Luxeuil ABB 71








En 2010, les travaux de rénovation de la toiture du cloître sont entrepris. Une couveture en laves (couverture en grès typique du pays) recouvre le toit des cloîtres  

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Extrait des livres:

Cugnier ( Gilles) Histoire du monastère de Luxeuil à travers ses abbés, édition Gueniot, tome 1 et 2,
les Amis de Saint Colomban, tome3 (2004-2006)  en vente par l'association.

Beauséjour (M. le Chanoine) L’Eglise Abbatiale (1891).

Kahn (Philippe) La basilique de Luxeuil

Photos association les Amis de Saint Colomban.
Merci à Pierre Mouilleseaux, décèdé en 2008, historien autodidacte de la basilique dont la disponibilité fut indispensable.

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