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Fouilles archéologiques basilique en 1890
      
              Les fouilles dans l’église de Luxeuil au mois de juillet 1890, pour la construction des conduits du chauffage à air pulsé.

           Cette lettre écrite par sœur Angélina est probablement adressée à Mgr Paul Félix Beuvain de Beauséjour qui fut curé de Luxeuil de 1876 à 1887 (date à laquelle il fut nommé archiprêtre de Saint Jean de Besançon jusqu’en 1902, avant de devenir évêque de Carcassonne).
        Monseigneur de Beauséjour a publié en 1891, « Le monastère de Luxeuil – l’église abbatiale. Etude historique et archéologique ». Cet ouvrage sur la basilique de Luxeuil fait encore référence aujourd’hui.


Luxeuil le 24 juillet 1890
 
Cher Monsieur,
            Selon votre désir, je suis très attentivement, matin et soir, les fouilles qu’on fait dans le sol de l’église pour le calorifère (chauffage par air pulsé). Vous savez déjà qu’il est établi au milieu de la petite nef sud, sous votre ancien confessionnal. On a doublé en tous sens le premier caveau établi il y a deux ans et pour cela on a creusé à 4 m.50 de profondeur, d’un côté presque jusqu’au transept et de l’autre jusqu’à la porte de la petite cour. A partir de là, les tranchées sont moins profondes; les principales descendent à 1m. 50 à peu prés et les autres à 1 m. Là dedans on bâtit des conduites en briques artistement cimentées, voûtées ou couvertes à plat avec un système de barres de fer pour soutient (sic). Par endroits, les substructions ont deux étages pour établir des prises d’air froid en dessous, tandis que les canaux supérieurs porteront l’air chaud partout. C’est un très beau travail, bien et vivement exécuté par parties, afin de combler des précipices chaque samedi. Cela dit, je reviens aux fouilles qui nous intéressent spécialement. Tout d’abord, on n’a encore rien trouvé de remarquable ; j’ai pris des notes, jour par jour, dont voici le résumé.
            Transept. Il a été ouvert, dans son grand axe, du nord au sud, sur une largeur d’un mètre et demi; on a rencontré divers massifs de maçonnerie ancienne dans le travers et surtout vis-à-vis les chapelles de la Ste Vierge et de St Joseph, presque contre les murs qui les séparent des deux autres ; puis d’énormes massifs récents qui relient les deux premiers piliers à tout ce qui les entoure. (Pour plus de clarté j’ai griffonné un petit plan où la marche du calorifère est en rouge tandis que les pointillés noirs indiquent les endroits où l’on a trouvé quelque chose). En A, la tombe Dard( 1) a été respectée ; on a, à peine, effleuré la maçonnerie du caveau. A ses pieds, on a trouvé à moins de 1m. un squelette entier, évidemment un religieux avec des restes de sandales, et trois autres corps. Du reste, le transept tout entier est rempli d’ossements dispersés. En B, se trouve un cercueil en pierre vide. En C, on a rencontré et ouvert un caveau mortuaire très bien fait mais rempli de déblais. En D, plusieurs squelettes à 1m., le crâne de l’un d’eux abrité sous deux grandes laves posées en toit, toujours des restes d’une espèce de large chaussure plate et sans trace de cercueil, puis la face regardant le bas de l’Èglise, comme pour les prêtres. Le long de la tranchée quelques débris sans valeur, sculpturés brisées, vieille petite burette oxydée, etc.
 Petite nef sud. En E, beaucoup d’ossements trouvés à 0.60m. de profondeur dans leur position naturelle, ce qui prouve des sépultures intactes, comme en A et en D du transept. En F, le petit caveau restauré par vous a été complètement démoli et les ossements transportés sous la chapelle de la Ste Vierge. Tout à côté, on a trouvé des débris de colonnettes avec son chapiteau, en plâtre mou, mais dont la dorure avait l’éclat du neuf, puis une pierre assez grande, représentant des trèfles et des croix sculptés en creux, un grand morceau de la corniche extérieure sous le toit de la grande nef, qui est resté sans doute où il était tombé, car il manque juste au dessus de cet endroit (vu de la cour). En G, et tout le long de la muraille extérieure des traces très visibles d’incendie consistant en deux lignes d’anciens sols noircis, calcinés sur une épaisseur variable de 0.05 à 0.10 mètres et superposés à 0.30m. et 0.60m. de profondeur. Mais c’est surtout en H, vis-à-vis le 4e pilier que le sous sol est intéressant. On y distingue parfaitement jusqu’à 4 sols différents , les deux plus profonds à 1.25 et 0.90, composés d’un béton très épais, séparés par du cailloutis, et deux derniers calcinés et noirs comme en G. On a trouvé au même endroit quelques pièces de monnaies insignifiantes, un sou tournois, etc…
            En ce lieu on ne rencontre la terre rouge, c'est-à-dire le sol vierge qu’à plus de quatre mètres de profondeur. (Vous avez su, par M. Sallot (2), qu’il a fallu établir des piles de cette hauteur pour servir de fondation au mur et aux piliers qui en manquaient).
            En I et en J, trouvé deux tombes intactes, toujours à moins d’un mètre, celle de droite consistait en une grande dalle sous laquelle est un cercueil de pierre ; les ouvriers l’ont cassé et ont dispersé les ossements. Je n’ai pu voir si cette dalle avait conservé une inscription. Avait-elle été relevée par vous ?
     En K, rencontré l’entrée d’un canal bien fait mais obstrué, qui traverse l’église du nord au sud se rendant dans la petite cour. En L et M tombes intactes relevées en plein milieu de la grande tranchée profonde qui se termine par une prise d’air faisant suite à la bouche de chaleur, comme près de la sacristie.
Grande nef. En O et P deux grandes grilles de 8m. de long ouvrant sur des bouches de chaleur; rien trouvé en O; mais en P plusieurs sépultures ainsi que dans tout le travers de la nef, au bas du chœur des religieux où les sépultures se touchaient pour ainsi dire de J en Q.
            En Q, pierre tombale et sépulture intacte, en R, beaucoup d’ossements. Et là, comme partout, on enterrait à moins d’un mètre, quelquefois à un pied.
Les débris étrangers aux tombes ont surtout été rencontrés du côté sud, depuis la sacristie jusqu’à la porte de la petite cour.
            Petite nef nord. On ne l’a ouverte qu’en S et la tranchée a dû obliquer contre le 1er pilier, parce que le sol est formé de massifs de pierre anciens et nouveaux.
            En R, où se trouve une bouche de chaleur, le sous sol n’offre pas trace d’humidité, malgré celle qui règne à la surface, dans toute cette partie de l’Èglise; cela fait espérer qu’on arrivera à assainir en chauffant.
            Vous connaissez tellement à fond notre Èglise, cher Monsieur, que vous vous retrouverez dans mes explications plus ou moins claires.
            Dans les trois dernières travées, il n’y a pas de murs unissant les piliers entre eux comme plus haut.
                                  _____________________
            En résumé, les fouilles n’ont pas découvert un seul objet bien remarquable, ni dans les tombes ni ailleurs ; et la masse des sépultures se trouve particulièrement sur deux points : le transept vis-à-vis des nefs et le bas du chœur des religieux, contre le petit pas(marche de l’ancien jubé).
 
Sr. Angélina
(1) Dom Benoit Dard: religieux de l’abbaye de Luxeuil, mort en odeur de sainteté en 1707
(2) Mgr Sallot de Brobèque (1844-1919): curé-doyen de Luxeuil succédant au chanoine de Beauséjour
 
 Nota du dessin
       Les pointillés noirs indiquent les massifs de maçonnerie et les traits pleins noirs les sépultures.
        Les traits rouges suivent la marche des tranchées plus ou moins régulières à cause des nombreux massifs de maçonnerie rencontrés surtout dans les dessus de l’église et dans le côté sud.
plan église abbatiale soeur Angelina 1890/ document AASC 
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