Les Amis de Saint Colomban

Saint Colomban

Père fondateur de l’Europe

Programme_Table_Ronde_2014internetLe périple européen de saint Colomban, de l’Irlande jusqu’à l’Italie, est jalonné de fondations monastiques à la fin du VIe siècle et au début du VIIe siècle. La biographie du moine irlandais et l’approche historique de son œuvre témoignent de la rencontre, parfois difficile mais toujours féconde, de cultures diverses du haut Moyen Âge.

 Citoyen du monde

  • par les influences reçues et transmises dans sa Règle,  celle des saints Pâcome, Cassien et Benoît de Nursie(8)
  • par l’étendue des territoires parcourus
  • Plus encore, par l’importance de l’essaimage colombanien qui, par-delà la mort du saint irlandais, provoque l’éclosion de plus de quarante monastères (9) en Europe occidentale
  • Par l’élévation d’esprit du saint, dont témoigne la quatrième lettre écrite à Nantes en 610, où figure la célèbre devise : Si tollis libertatem, tollis dignitatem (Si tu enlèves la liberté, tu ôtes la dignité)

Marcheur de Dieu

Né vers 540 dans le comté de Leinster en Irlande, formé à la vie cénobitique principalement dans le monastère récemment fondé de Bangor (banlieue actuelle de Belfast), Colomban, bien que doté d’une formation classique, est définitivement imprégné de la culture et de la spiritualité gaéliques de son île, que les Romains eux-mêmes ne parvinrent jamais à conquérir.

De là viennent assurément son attachement viscéral à la peregrinatio pro Christo, à l’alternance des périodes de vie cénobitique et érémitique, à l’importance du travail manuel, de l’ascèse et de la pénitence, mais aussi son indépendance envers l’épiscopat et sa fidélité indéfectible à la date de Pâques insulaire, voire à la forme de la tonsure monastique !

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Aux quatre angles de la Châsse de saint Colomban, : le travail manuel, l’étude, la prière, l’enseignement

Le succès rapide de sa mission évangélique sur le continent, commencée dans les années 580 avec une douzaine de moines irlandais, manifeste une certaine aptitude à l’acculturation (que démontre sa maîtrise de la langue latine), mais témoigne aussi de réelles qualités humaines et spirituelles qui transparaissent dans la vie fraternelle de la communauté, dans le talent oratoire de son abbé mais aussi dans le souci permanent d’accueillir ceux qui, riches ou pauvres, sont à la recherche de soins médicaux ou de nourriture, de travail ou de protection, d’instruction ou du sens de leur vie.

Moine et prophète, solitaire ou prédicateur, Colomban ne craint pas les conflits lorsque sa conception de l’exigence évangélique est mise en cause : rejetant toute « langue de bois », il se heurte alors durement aux dirigeants religieux et politiques de la Gaule, particulièrement au roi Thierry de Bourgogne et à sa grand-mère, la reine Brunehaut. Condamnés à l’exil en 610, Colomban et ses vieux compagnons irlandais entreprennent alors un périple de plus de deux années à travers les pays actuels que sont la France (traversée de Luxeuil à Nantes puis de Nantes à Metz), l’Allemagne, la Suisse, l’Autriche et l’Italie, lieu de la dernière fondation, Bobbio, où Colomban achève son pèlerinage terrestre en 615.
Philippe Kahn, historien,
vice-président de l’association des Amis de Saint Colomban
 
 

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