Les Amis de Saint Colomban

Présentation du chemin de saint Colomban


Saint Colomban (vers 540-615), attaché à la perigrinatio pro Christo, parcourt les chemins pour le Christ et évangélise la population. Après avoir quitté son Irlande natale, il arrive sur le continent par l’actuelle commune de Saint-Coulomb ( Ille – et – Vilaine ) et traverse une partie de l’Europe occidentale, séjourne quelques années à Luxeuil avant de fonder sa dernière abbaye à Bobbio.Grâce à « La Vie de saint Colomban » rédigée par Jonas de Bobbio, moine italien qui ne l’a jamais rencontré, nous pouvons retracer les deux itinéraires empruntés successivement par le grand saint irlandais. Suite au 14e centenaire de la pérégrination européenne de saint Colomban de 610 à 613, l’identification du Chemin de saint Colomban a été l’occasion de rappeler son rôle majeur dans les fondations monastiques de l’Europe chrétienne naissante. Les associations colombaniennes européennes se sont alors mobilisées pour identifier le parcours de ce moine à travers l’Europe en marquant les sites majeurs de ce chemin avec une plaque de bronze. Le projet consiste à construire pour les pèlerins deux itinéraires, tant spirituels que culturels, qui se complètent l’un l’autre. Afin de lui donner toute sa dimension européenne, un dossier a été soumis à l’Institut Européen des Itinéraires Culturels à Luxembourg par l’association du Chemin de saint Colomban créée en novembre 2013 réunissant les 3 villes de Bangor, Luxeuil-les-Bains et Bobbio.

 

Carte du Chemin européen de saint Colomban Bangor-Luxeuil-Bobbio

chemin européen de saint Colomban

Carte du Chemin de l’exil de saint Colomban en 610

Chemin de l'exil en 610

Saint Colomban, le marcheur de Dieu

Vitrail de la basilique de BobbioNé (vers 540) dans le comté de Leinster en Irlande, formé à la vie cénobitique principalement dans le monastère récemment fondé de Bangor (banlieue actuelle de Belfast), Colomban, bien que doté d’une formation classique, est définitivement imprégné de la culture et de la spiritualité gaéliques de son île, que les Romains eux-mêmes ne parvinrent jamais à conquérir.De là viennent assurément son attachement viscéral à la peregrinatio pro Christo, à l’alternance des périodes de vie cénobitique et érémitique, à l’importance du travail manuel, de l’ascèse et de la pénitence, mais aussi son indépendance envers l’épiscopat et sa fidélité indéfectible à la date de Pâques insulaire, voire à la forme de la tonsure monastique !Le succès rapide de sa mission évangélique sur le continent, commencée dans les années 580 avec une douzaine de moines irlandais, manifeste une certaine aptitude à l’acculturation (que démontre sa maîtrise de la langue latine), mais témoigne aussi de réelles qualités humaines et spirituelles qui transparaissent dans la vie fraternelle de la communauté, dans le talent oratoire de son abbé mais aussi dans le souci permanent d’accueillir ceux qui, riches ou pauvres, sont à la recherche de soins médicaux ou de nourriture, de travail ou de protection, d’instruction ou du sens de leur vie.Moine et prophète, solitaire ou prédicateur, Colomban ne craint pas les conflits lorsque sa conception de l’exigence évangélique est mise en cause : rejetant toute « langue de bois », il se heurte alors durement aux dirigeants religieux et politiques de la Gaule, particulièrement au roi Thierry de Bourgogne et à sa grand-mère, la reine Brunehaut. Condamnés à l’exil en 610, Colomban et ses vieux compagnons irlandais entreprennent alors un périple de plus de deux années à travers les pays actuels que sont la France (traversée de Luxeuil à Nantes puis de Nantes à Metz), l’Allemagne, la Suisse, l’Autriche et l’Italie, lieu de la dernière fondation, Bobbio, où Colomban achève son pèlerinage terrestre en 615.
Philippe Kahn, historien, vice-président de l’association des Amis de St Colomban