Les Amis de Saint Colomban

Un pèlerin sur le Chemin de saint Colomban en 2014

Nous vous invitons à suivre le témoignage de M. Simon DERACHE, pèlerin colombanien, parti de Bangor le 26 mars 2014.

Courriel de M. Simon DERACHE du 10 avril 2014
La route de St Colomban a débuté le 26 mars de Bangor à proximité de Belfast en Irlande du Nord. Aucun vestige visible de la grande abbaye qui vit partir Colomban et douze autres moines à travers l’Europe du VIème siècle car les constructions de l’époque étaient en bois.

La descente de l’Irlande par la côte Est de Bangor à Rosslare emprunte principalement des routes plus ou moins étroites et circulantes car les sentiers semblent rares hormis dans les parcs (montagnes Mournes et région de Wicklow).
Si la météo côtière est variable, l’accueil est partout constamment très chaleureux. Aucune nuit à la belle étoile « pluvieuse », toujours un toit et de belles rencontres pour le pèlerin dans un presbytère, chez des paroissiens ou communautés religieuses ainsi que chez des familles qui m’ont ouvert leur maison.
Après la traversée de la mer d’Irlande en ferry, la première étape du 9 avril au Pays de Galles est déjà remarquable par ses sentiers balisés en bord de mer. Mais vous en saurez plus au prochain épisode dans quinze jours avec, j’espère, quelques photos.
Merci encore aux amis irlandais de St Colomban, Father Joseph Gunn, Reverend Ronnie Nesbitt et Alex Irvine qui m’ont accueilli et mis sur les pas de St Colomban à Bangor.

Simon DERACHE

Courriel du 25 avril 2014
Déjà un mois sur la route de Saint Colomban. Ces quinze derniers jours ont permis de faire le tour de l’estuaire de Bristol en parcourant le Pays de Galles en rive Nord, le Somerset et le Devon en rive Sud. Actuellement en Cornouaille, à la fin des terres, le Land’s End, cap de granit dans l’Atlantique comme le Finistère en France et le cap Fisterra en Espagne bien connu des pèlerins de Saint Jacques.
Pas de trace de Saint Colomban puisqu’il n’a pas fait ce chemin, mais seulement escale en Cornouaille sur son trajet en bateau depuis Bangor.
Ce détour a été l’occasion de découvrir par le sentier côtier des paysages sauvages magnifiques sous une météo plus que favorable avec seulement deux demi-journées de pluie.
Il a offert surtout l’opportunité de rencontrer d’étape en étape une communauté catholique (paroissiens, prêtres, religieux et religieuses) certes réduite (1 à 15 % selon les contrées) mais fervente, touchante par l’accueil réservé au pèlerin, avec des offices recueillis où les fidèles sont souvent à genoux comme en Irlande.
Plus que quelques jours sur la côte Sud de Cornouaille pour rejoindre Plymouth et rallier Roscoff en ferry.
Comme promis quelques souvenirs en photos.

Simon DERACHE

 

Courriel du 10 mai 2014

Un mois et demi de pèlerinage. Après la Cornouaille du Sud et une nuit de ferry entre Plymouth et Roscoff, bienheureux d’avoir retrouvé ma chère patrie, il y a déjà une semaine sous un ciel clément dans l’ensemble.
Comme en Irlande et en Grande Bretagne, l’accueil réservé au pèlerin par les bretons a été particulièrement cordial que ce soit chez des amis ou au travers d’une chaîne de paroissiens de LMPT22 (La Manif Pour Tous 22) avec des soirées en harmonie de pensées et de prières pour la France et son église. De même, accueil très touchant des Amis Bretons de Colomban situés à St Coulomb car enfin sur les traces de St Colomban qui aurait débarqué dans l’anse voisine « du Guesclin » à l’Est de St Malo.
La traversée de Roscoff à St Coulomb fut mise à profit pour faire quatre étapes du Tro Breiz (St Pol de Léon, Tréguier, St Brieuc et St Malo), le fameux tour de Bretagne qui relie les évêchés  des sept saints fondateurs de la Bretagne. Principalement sur sentiers côtiers, ces quinze derniers jours ont permis de rallier aussi deux Mont St Michel, l’un britannique Michael’s Mount près de Penzance et l’autre français bien connu.
Au Mont St Michel, clin d’œil de la providence avec la rencontre de Robert et Claudia Mestelan, les premiers pèlerins sur la route de St Colomban en 2007.
Désormais, cette route va quitter les rivages côtiers suivis jusqu’ici pour rentrer dans le continent.

Simon DERACHE

Photos réalisées par Simon Derache

 

Courriel du 28 mai 2014
Deux mois sur la route de St Colomban et la première moitié dépassée.
Depuis le Mont St Michel, cette dernière quinzaine permit de rejoindre Reims à travers la Normandie, la Picardie, la Brie et la Champagne. Variété des sentiers selon les régions : du chemin normand encaissé et bordé de haies à celui ouvert des vignobles champenois rencontrés bien avant Château Thierry en passant par les grandes allées cavalières des forêts de Chantilly, Senlis et Ermenonville au détour de Paris.
Richesse patrimoniale saisissante indépendamment de l’importance des villes comme à St Pierre sur Dives, Rouen, Senlis,… malgré les ravages des guerres ou de la révolution.
Racines chrétiennes très présentes avec tous ces calvaires à la croisée des chemins, ces villages portant noms de saints, la variété des édifices religieux au point d’être frappé par le nombre d’abbayes (en ruine, propriété privée ou heureusement encore « vivantes ») aperçues ou visitées le long du chemin : Bec Hellouin, Val d’Igny dont certaines (St Wandrille et Jouarre) ont été fondées par des contemporains de St Colomban, appliquant sa règle avant d’adopter celle de St Benoît imposée plus tard par Charlemagne.
Si, à Jouarre, on est plongé dans l’histoire en admirant le sarcophage mérovingien d’Adon, béni par St Colomban et fondateur de l’abbaye Notre Dame, au Val d’Europe, ville nouvelle de 35000 habitants en passe d’en atteindre 70000 autour d’Euro Disney, on voit St Colomban sortir de l’oubli car cette grande paroisse vient d’adopter son nom.
Pour l’accueil, il devient difficile de trouver des qualificatifs sans se répéter ; à titre d’exemple, il est à l’image d’amis venus de Versailles en Normandie pour accueillir le pèlerin et fêter son anniversaire.
Bientôt l’Est de la France et surtout Luxeuil, le berceau du colombanisme.

Simon DERACHE

 

 

5 juin 2014 : étape à Luxeuil-les-Bains, berceau de l’oeuvre de saint Colomban

Les Amis de saint Colomban ont été heureux d’accueillir Simon Derache et Jeannot Sutter, compagnon d’un jour de Simon sur le grand Chemin de saint Colomban. Une petite délégation des Amis de saint Colomban se sont retrouvés autour du verre de l’amitié pour échanger avec un des pionniers du Chemin de saint Colomban.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes : 3200 km de Bangor à Bobbio plus le trajet de Bobbio à Saint-François d’Assises soit un pèlerinage de 3700 km.

Michel Raison, maire de Luxeuil-les-Bains et Martine Bavard, adjointe à la culture, ont participé à cet accueil  très convivial dans la salle des Princes de l’abbaye de Luxeuil.

Jacques Prudhon président des Amis de saint Colomban

 

 

Courriel du 13 juin 2014
Quatre vingtième jour sur la trace de Saint Colomban. Cette dernière quinzaine un peu rallongée fit passer de Reims à Zurich sous une météo dans l’ensemble clémente mais parfois contrastée entre des pluies soutenues avant Darney et une forte canicule en Alsace et Suisse où l’on vient à regretter une pluie fraîche. Mais, heureusement, les cerisiers chargés de fruits sont là pour nous rafraîchir.
Reims et ses splendeurs historiques et architecturales témoignent d’un engagement chrétien antérieur à Saint Colomban avec le baptême de Clovis par St Remi.
Cette route commune un moment avec un chemin de St Jacques (du Nord vers le Puy ou Vezelay) et la via Francigena ( Canterbury et Rome) fait profiter de gîtes pèlerins particulièrement hospitaliers. Elle remonte aussi l’odyssée de Jeanne d’Arc de Rouen à Domrémy.
Mais l’étape tant attendue fut celle de Luxeuil, berceau du colombanisme. L’accueil réservé par les Amis de St Colomban y fut touchant notamment en la personne de son président, Jacques Prudhon, et de son épouse. Durant ce passage dans sa Franche Comté natale, le pèlerin fut accompagné pour un bout de chemin par quelques amis venus à sa rencontre.
À travers les frontières, les accueils sont toujours aussi chaleureux comme à Bâle dernièrement. Pour éviter de le porter inutilement, le matériel de bivouac a été testé sur les bords du Rhin pour profiter d’une nuit fraîche et étoilée.
La Suisse conserve encore le souvenir de St Gall, compagnon de St Colomban. Nos pas se rapprochent de Bobbio et du tombeau de St Colomban.

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Courriel du 29 juin 2014  : arrivée à Bobbio
Arrivé le 29 juin 2014 à Bobbio au terme de ce pèlerinage sur le chemin européen de Saint Colomban. Après l’Irlande, la Grande Bretagne et la France, cette ultime quinzaine entre Zurich et Bobbio me fit passer en Suisse, en Allemagne, en Autriche, au Lichstenstein et enfin en Italie pour bien montrer avec les frontières géographiques actuelles, la dimension européenne de Saint Colomban et des moines irlandais qui l’accompagnaient comme Saint Gall à l’origine de St Gallen en Suisse.
Après cette ville, le nom de Saint Colomban peu rencontré auparavant apparaît de plus en plus à l’approche de son tombeau de Bobbio, comme paroisse (Rorschach, Bregenz), en montagne (sommet St Colomban près du col de Septimer 2300m où il franchit les Alpes), comme ville ( San Colombano Al Lambro) et même vignoble de la région.
L’accueil toujours aussi chaleureux de chacun à sa manière aura été la grande constante et la richesse de cette marche en prières de 3200 km en 96 jours (pour ceux qui aiment les chiffres).
Le soutien à distance de vos pensées et prières aura été aussi une aide précieuse. Soyez tous remercié du fond du cœur. Que Saint Colomban vous protège sur vos routes personnelles, lui qui a surmonté tant de difficultés sur son chemin autrement périlleux du VIème siècle.