En Novembre 2011, le Pape Benoit XVI a officiellement reconnu saint Colomban comme le saint patron protecteur de tous les motocyclistes dans le monde.
Le 23 novembre 2002, Dom Piero Coletto, secrétaire des Amis saint Colomban de Bobbio et le cardinal Daly, primat d’Irlande et archevêque d’Armagh ont inauguré un monument réalisée par Giovanni Sartori, portant cette inscription : Gli Amici di San Colombano – Federazione Italiana Motociclistica. En bénissant ce monument les autorités civiles et ecclésiastiques de l’époque reconnaissaient en saint Colomban le patron des motards ou des motocyclistes.
Pourquoi choisir saint Colomban ?
Si, saint Christophe est le patron des voyageurs, le ‘’Moto Club Monte Penice-San Colombano” souhaitaient voir dans le grand saint irlandais, qui traversa l’Europe au VIIe siècle, un protecteur au cours de leurs voyages. Aujourd’hui beaucoup de motards européens se sont mis sous la protection du saint de Bobbio et de Luxeuil.
Le monument érigé au col du Mont Penice, à 1142 m d’altitude, domine le val de Trebbia et Bobbio. Il est franchi par beaucoup de touristes qui visitent cette région très jolie des Apennins.
Sur la route, fermée à la circulation pour l’occasion, une quarantaine de participants (y compris Mauro Forghieri, Jean Sage, président de la CSAI, Gino Macaluso, Mario Casoni et anciens pilotes, Gino Munaron, Tonino Tognana, George Frederick Schön et Ormezzano) effectueront deux ascensions, non chronométrée, après quoi ils recevront un prix d’honneur.. « (Article du Magazine Quattroruote du 6/6/2006)
Saint Colomban : un saint européen
Né (vers 540) dans le comté de Leinster en Irlande, formé à la vie cénobitique principalement dans le monastère récemment fondé de Bangor (banlieue actuelle de Belfast), Colomban, bien que doté d’une formation classique, est définitivement imprégné de la culture et de la spiritualité gaéliques de son île, que les Romains eux-mêmes ne parvinrent jamais à conquérir.
De là viennent assurément son attachement viscéral à la peregrinatio pro Christo, à l’alternance des périodes de vie cénobitique et érémitique, à l’importance du travail manuel, de l’ascèse et de la pénitence, mais aussi son indépendance envers l’épiscopat et sa fidélité indéfectible à la date de Pâques insulaire, voire à la forme de la tonsure monastique !
Le succès rapide de sa mission évangélique sur le continent, commencée dans les années 580 avec une douzaine de moines irlandais, manifeste une certaine aptitude à l’acculturation (que démontre sa maîtrise de la langue latine), mais témoigne aussi de réelles qualités humaines et spirituelles qui transparaissent dans la vie fraternelle de la communauté, dans le talent oratoire de son abbé mais aussi dans le souci permanent d’accueillir ceux qui, riches ou pauvres, sont à la recherche de soins médicaux ou de nourriture, de travail ou de protection, d’instruction ou du sens de leur vie.
Moine et prophète, solitaire ou prédicateur, Colomban ne craint pas les conflits lorsque sa conception de l’exigence évangélique est mise en cause : rejetant toute « langue de bois », il se heurte alors durement aux dirigeants religieux et politiques de la Gaule, particulièrement au roi Thierry de Bourgogne et à sa grand-mère, la reine Brunehaut. Condamnés à l’exil en 610, Colomban et ses vieux compagnons irlandais entreprennent alors un périple de plus de deux années à travers les pays actuels que sont la France (traversée de Luxeuil à Nantes puis de Nantes à Metz), l’Allemagne, la Suisse, l’Autriche et l’Italie, lieu de la dernière fondation, Bobbio, où Colomban achève son pèlerinage terrestre en 615.
Colomban, Luxeuil-les-Bains et l’Europe :
Depuis son monastère de Luxeuil, Colomban a adressé deux lettres aux Papes, dans lesquelles il cite le mot Europe comme communauté de peuples et non pas comme simple référence géographique. Cette mention de l’Europe des chrétiens à cette époque, est probablement la plus ancienne connue à ce jour.
1) Lettre de Colomban au Pape Grégoire le Grand (entre 590 et 604) *
Au Seigneur saint, au Père qui est à Rome le plus bel ornement de l’Eglise du Christ et comme la fleur auguste de l’Europe languissante, à l’éminent gardien, au maître dans la contemplation de Dieu et de ses anges, moi, vil Colomban, j’adresse mon salut…
2) Lettre au Pape Boniface IV après 604*
Au très beau chef de toutes les églises de l’Europe toute entière….
*Lettres publiées par MIGNE, Patrologie Latine, tome LXXX, 1850, traduites par le Père Sangiani (1907 – 1991), ancien professeur au Petit Séminaire de Luxeuil.
Colomban un européen visionnaire
Depuis quelques années les scientifiques travaillent sur le rôle géopolitique de Colomban au sein des cours mérovingiennes européennes, il sera largement évoqué lors des colloques de 2015 à Bangor, Luxeuil-les-Bains et Bobbio.
Actualité européenne de saint Colomban
1) Le 11 juin 2008, une catéchèse est consacrée à saint Colomban par le pape Benoit XVI à Rome.
Le message de saint Colomban est essentiellement un appel à la conversion et au détachement des biens terrestres en vue de l’héritage éternel, a expliqué le pape Benoît XVI en faisant le portrait du saint irlandais du VIe siècle, qui a introduit la pénitence et la confession privée, et qui peut être considéré comme un véritable père de l’Europe.
2) Le 8 mars 2013, Madame Christine Lagarde, présidente du Fonds Monétaire International, prononçait un discours consacré à « L’Irlande et l’Union européenne — Une détermination et un destin partagés » rappelant dans sa conclusion que :
« Alors que l’Europe sombrait dans l’obscurantisme, ce sont des moines irlandais tels que saint Colomban qui ont entretenu la flamme du savoir ».
3) Le 18 avril 2013, devant le Conseil de l’Europe à Strasbourg le Président d’Irlande a consacré une grande partie de son discours à l’action de saint Colomban et aux fêtes internationales de 1950 à Luxeuil-les-Bains, sous la présidence d’un des « pères de l’Europe » d’aujourd’hui, Robert Schumann.