Les Amis de Saint Colomban

Saint Colomban : Protecteur des motocyclistes européens

En Novembre 2011, le Pape Benoit XVI a officiellement reconnu saint Colomban comme le saint patron protecteur de tous les motocyclistes dans le monde.

Le 23 novembre 2002, Dom Piero Coletto, secrétaire des Amis saint Colomban de Bobbio et le cardinal Daly, primat d’Irlande et archevêque d’Armagh ont inauguré un monument réalisée par Giovanni Sartori, portant cette inscription : Gli Amici di San Colombano – Federazione Italiana Motociclistica. En bénissant ce monument les autorités civiles et ecclésiastiques de l’époque reconnaissaient en saint Colomban le patron des motards ou des motocyclistes.

Pourquoi choisir saint Colomban ?
Si, saint Christophe est le patron des voyageurs, le ‘’Moto Club Monte Penice-San Colombano” souhaitaient voir dans le grand saint irlandais, qui traversa l’Europe au VIIe siècle, un protecteur au cours de leurs voyages. Aujourd’hui beaucoup de motards européens se sont mis sous la protection du saint de Bobbio et de Luxeuil.

Le monument érigé au col du Mont Penice, à 1142 m d’altitude, domine le val de Trebbia et Bobbio. Il est franchi par beaucoup de touristes qui visitent cette région très jolie des Apennins.

 

Monument réalisé par Giovanni Sartori représentant saint Colomban sur une sphère symbolisée par deux anneaux métalliques.

 

Mosaique en galets blancs Federazione Motociclistica italiana Amici di S. Colombano 23 novembre 2002

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Pour les sportifs de l’Italie du nord, ce col était le plus proche de Milan et le plus élevé au nord des Apennins. Sa route sinueuse, sans précipices et peu fréquentée était devenue le site d’entrainement des cyclistes, motocycliste et automobilistes au cours de la première moitié du XXe siècle.
Traditionnellement chaque coureur vainqueur au sommet du col, venait remercier et prier saint Colomban dans l’église située au sommet.
Il Passo del Penice était le site d’entrainement de Fausto Coppi, grand cycliste italien d’après guerre, et les cyclistes italiens venaient se mesurer au champion lors de l’ascension de la montagne.
Enzo Ferrari a remporté plusieurs victoires dans cette ascension au volant d’Alfa Roméo puis avec des véhicules de sa Scuderia.
« Le 14 Juin 1931, il ya 75 ans, Enzo Ferrari a remporté la dernière course en tant que pilote, la course en montée Bobbio – Passo Penice, au volant d’une Alfa Romeo « 8C 2300 ». Dans les pages de la « Gazzetta dello Sport » et « Liberté » à Piacenza, qui ont consacré beaucoup d’articles pour la couverture du sport à l’époque, nous lisons que le fondateur de l’écurie au cheval cabré parcouru 12,997 kilomètres en 11minutes 43secondes, à la moyenne de 66.535 km / h. Une vitesse exceptionnelle, compte tenu d’un dénivelé de plus de 1000 m. entre l’arrivée et le départ et sur une route non goudronnée.
Photo Club spyder Alfa RoméoLa ville de Bobbio (Piacenza) et le club Ferrari ont décidé d’honorer ce grand architecte du « Made in Italie ». L’événement est prévu pour dimanche, 11 juin 2006, en présence des membres du club et un certain nombre d’invités spéciaux sur les voitures produite entre 1931 et 1988.
 Le Musée historique d’Alfa Romeo présent officiellement lors de l’événement, fournira un « 6C 1500 Super Sport » de 1928, pilotée par Piero Ferrari (fils du fondateur de la Maison de Maranello), qui ouvriront la voie. En outre, une « 8C 2300 Corsa » pneus d’origine « White Star » Pirelli sera présentée dans à l’arrivée du col Penice, où, en présence des autorités de la province et la communauté de montagne, le maire de Bobbio, Roberto Pasquali, découvrez la plaque dédiée au pilote et constructeur Ferrari Enzo.

Sur la route, fermée à la circulation pour l’occasion, une quarantaine de participants (y compris Mauro Forghieri, Jean Sage, président de la CSAI, Gino Macaluso, Mario Casoni et anciens pilotes, Gino Munaron, Tonino Tognana, George Frederick Schön et Ormezzano) effectueront deux ascensions, non chronométrée, après quoi ils recevront un prix d’honneur.. « 
(Article du Magazine Quattroruote du 6/6/2006)
Il se raconte que les pilotes italiens de Grands Prix Moto viennent prier saint Colomban avant des compétitions importantes. Valentino Rossi, Max Biaggi, Loris Capirossi, Giacomo Agostini, Marco Melandri, et les 100 000 « motards » membres de la Fédération italienne ont désormais un saint auquel ils vont pouvoir demander protection.

 

Depuis près d’un siècle, tous les fanatiques de sports mécaniques ou de sport cycliste empruntent la route sinueuse d’un col devenue légendaire.

Saint Colomban et le Mont Penice : une tradition….Une légende….
Jonas de Bobbio, biographe de saint Colomban vers 640, nous raconte :
« Quand le bienheureux Colomban vit que Théodebert (roi d’Austrasie et protecteur de Colomban) avait été vaincu par Thierry (roi de Burgondie qui avait expulsé Colomban avec ses compagnons scots en 610)… il quitta la Gaule et la Germanie pour entrer en Italie. Il y fut reçu avec honneur par Agilulfe, roi des Lombards, qui lui offrit de choisir lui-même en Italie, où il voudrait, le lieu où il habiterait. Il séjournait dans la cité de Milan… quand, par un desseChapelle de la Vierge Marie au Mont Penice in de la divine providence, un homme appelé Iocundus se présenta au roi et lui dit qu’il connaissait, dans la campagne solitaire des Apennins, une basilique dédiée au bienheureux Pierre, prince des apôtres. Il avait vu des miracles s’y produire. Le sol était riche et fécond, l’eau y coulait, le poisson abondait. Cet endroit, une antique tradition l’appelait Bobbio, du nom du court d’eau qui l’arrose et se jette dans une autre rivière, nommée Trebbia, sur les bords de laquelle Hannibal avait jadis hiverné et subit de terribles pertes d’hommes, de chevaux et d’éléphants (Vita Colombani, traduction d’Adalbert de Vögué, Abbaye de Bellefontaine, vie monastique n°19)
La reine Théodeline, fervente chrétienne, avait épousé en deuxième noce le roi Agilulf qui est arien. D’après la tradition, la Reine a accompagné Colomban et ses compagnons à Bobbio, arrivé au col du Mont Penice, Colomban découvrit un temple païen et il demanda à Théodeline de détruire ce temple et d’élever une église à la Vierge Marie. Encore aujourd’hui une église est dédiée à la Vierge Marie au sommet du Mont Penice à 1460 m. Une relique de saint Colomban est déposée dans une chapelle.
Si la montagne la plus haute des Apennins septentrionaux est aujourd’hui envahie par les antennes de toutes sortes qui défigurent son paysage, elle nous offre toujours un superbe panorama des sommets alpins enneigés au pied de la plaine du Pô.

 

Ce diaporama nécessite JavaScript.

 

 

Saint Colomban : un saint européen

 

Né (vers 540) dans le comté de Leinster en Irlande, formé à la vie cénobitique principalement dans le monastère récemment fondé de Bangor (banlieue actuelle de Belfast), Colomban, bien que doté d’une formation classique, est définitivement imprégné de la culture et de la spiritualité gaéliques de son île, que les Romains eux-mêmes ne parvinrent jamais à conquérir.

De là viennent assurément son attachement viscéral à la peregrinatio pro Christo, à l’alternance des périodes de vie cénobitique et érémitique, à l’importance du travail manuel, de l’ascèse et de la pénitence, mais aussi son indépendance envers l’épiscopat et sa fidélité indéfectible à la date de Pâques insulaire, voire à la forme de la tonsure monastique !

Le succès rapide de sa mission évangélique sur le continent, commencée dans les années 580 avec une douzaine de moines irlandais, manifeste une certaine aptitude à l’acculturation (que démontre sa maîtrise de la langue latine), mais témoigne aussi de réelles qualités humaines et spirituelles qui transparaissent dans la vie fraternelle de la communauté, dans le talent oratoire de son abbé mais aussi dans le souci permanent d’accueillir ceux qui, riches ou pauvres, sont à la recherche de soins médicaux ou de nourriture, de travail ou de protection, d’instruction ou du sens de leur vie.

Moine et prophète, solitaire ou prédicateur, Colomban ne craint pas les conflits lorsque sa conception de l’exigence évangélique est mise en cause : rejetant toute « langue de bois », il se heurte alors durement aux dirigeants religieux et politiques de la Gaule, particulièrement au roi Thierry de Bourgogne et à sa grand-mère, la reine Brunehaut. Condamnés à l’exil en 610, Colomban et ses vieux compagnons irlandais entreprennent alors un périple de plus de deux années à travers les pays actuels que sont la France (traversée de Luxeuil à Nantes puis de Nantes à Metz), l’Allemagne, la Suisse, l’Autriche et l’Italie, lieu de la dernière fondation, Bobbio, où Colomban achève son pèlerinage terrestre en 615.

 

 

Colomban, Luxeuil-les-Bains et l’Europe :

Depuis son monastère de Luxeuil, Colomban a adressé deux lettres aux Papes, dans lesquelles il cite le mot Europe comme communauté de peuples et non pas comme simple référence géographique. Cette mention de l’Europe des chrétiens à cette époque, est probablement la plus ancienne connue à ce jour.

1)      Lettre de Colomban au Pape Grégoire le Grand (entre 590 et 604) *

Au Seigneur saint, au Père qui est à Rome le plus bel ornement de l’Eglise du Christ et comme la fleur auguste de l’Europe languissante, à l’éminent gardien, au maître dans la contemplation de Dieu et de ses anges, moi, vil Colomban, j’adresse mon salut…

2)      Lettre au Pape Boniface IV après 604*

Au très beau chef de toutes les églises de l’Europe toute entière….

*Lettres publiées par MIGNE, Patrologie Latine, tome LXXX, 1850, traduites par le Père Sangiani (1907 – 1991), ancien professeur au Petit Séminaire de Luxeuil.

 

Colomban un européen visionnaire

Depuis quelques années les scientifiques travaillent sur le rôle géopolitique de Colomban au sein des cours mérovingiennes européennes, il sera largement évoqué lors des colloques de 2015 à Bangor, Luxeuil-les-Bains et Bobbio.

 

Actualité européenne de saint Colomban

1)      Le 11 juin 2008, une catéchèse est consacrée à saint Colomban par le pape Benoit XVI à Rome.

Le message de saint Colomban est essentiellement un appel à la conversion et au détachement des biens terrestres en vue de l’héritage éternel, a expliqué le pape Benoît XVI en faisant le portrait du saint irlandais du VIe siècle, qui a introduit la pénitence et la confession privée, et qui peut être considéré comme un véritable père de l’Europe.

 

2)      Le 8 mars 2013, Madame Christine Lagarde, présidente du Fonds Monétaire International, prononçait un discours consacré à « L’Irlande et l’Union européenne — Une détermination et un destin partagés » rappelant dans sa conclusion que :

« Alors que l’Europe sombrait dans l’obscurantisme, ce sont des moines irlandais tels que saint Colomban qui ont entretenu la flamme du savoir ».

 

3)      Le 18 avril 2013, devant le Conseil de l’Europe à Strasbourg  le Président d’Irlande a consacré une grande partie de son discours à l’action de saint Colomban et aux fêtes internationales de 1950 à Luxeuil-les-Bains, sous la présidence d’un des  « pères de l’Europe » d’aujourd’hui, Robert Schumann.