Les Amis de Saint Colomban

Nuit du film d’archéologie

Affiche frestival 2009Jeudi
5 novembre 2009

L’association FORTIS de Besançon, organisatrice du Festival international du film d’archéologie du 13 au 18 octobre 2009, a choisi Luxeuil pour cette projection seulement 15 jours après la fin du Festival et nous remercions son président Gérald Barbet pour ce choix. Cet honneur, nous le devons à l’importance des découvertes archéologiques dans la nécropole des premiers siècles du monastère de Colomban, uniques pour la région et rares pour la France, au dire des archéologues et des historiens pour qui  la cité de Luxeuil-les-Bains possède un potentiel archéologique exceptionnel.

 

 

 

Programme

L’archéologie en 12 minutes, Jean-Paul Fargier (12’)

De tout temps, les hommes se sont intéressés à leur passé. Cependant, l’archéologie ne s’est constituée comme science qu’au XIXe siècle. Depuis, elle n’a cessé de perfectionner ses techniques et ses méthodes d’analyse en s’appuyant sur les sciences exactes et les sciences humaines, dans une approche globale des sociétés du passé. Sur un mode narratif original, illustré de nombreuses images d’archives, Christian Rist et Jean-Paul Fargier nous racontent l’histoire de l’archéologie, ses enjeux et les avancées majeures de la connaissance qu’elle a permises.

Luxeuil, le monastère mérovingien, Jérome Palteau (3′)

Présentation, début 2008, des sondages archéologiques de 2005 et 2006 sur la place de la République à Luxeuil par Sébastien Bully (archéologue CNRS)

Balade dans l’histoire de Besançon, Patrick Naslès (26’)

De Vesontio à Besançon, Besançon constitue, il est vrai, un formidable terrain de recherches pour tous les archéologues.

« Dès que l’on creuse un trou à Besançon, réapparaît Besançon », écrivait l’Est Républicain.
S’appuyant sur l’exposition « De Vesontio à Besançon » le magazine Fugues est parti à la découverte de ses différentes traces du passé qui vont nous permettre de comprendre l’évolution de la ville au fil des siècles.
Des premières occupations de la préhistoire jusqu’à l’âge du fer, la cité gauloise, la ville augustéenne au tournant de notre ère, la ville romaine à son apogée, ici et là, les vestiges, les noms des rues ou de magasins portent le souvenir de cette ville ancienne.
Grâce aux images 3D, présentant diverses reconstitutions numériques de la ville romaine (George Tirologos et Antonio Gonzales : Institut sciences et techniques de l’Antiquité) et des images d’archives des fouilles qui viennent illustrer régulièrement ce film ; une ville antique, si l’on se fie aux monuments encore visibles, au nom latin de Vesontio, naît sous nos yeux.

Les derniers romains, Philippe Axell et Marco Visalberghi (52’)

Au début du Ve siècle la Rome Impériale se meurt… Mais la civilisation gréco-romaine, elle, ne s’éteint pas pour autant. A l’Est, pendant encore près de trois siècles, des dizaines de cités connaissent toujours une prospérité florissante. Une ville témoigne à travers ses vestiges de ce moment de l’histoire que l’on appelle « l’Antiquité tardive ». C’est Sagalassos, en Turquie. Et, paradoxe de l’histoire, quand Sagalassos disparaîtra, les « derniers Romains » disparaîtront eux aussi. L’équipe du Professeur Marc WAELKENS donne sens aux vestiges exhumés, sur un des plus vastes chantiers de fouilles de la Méditerranée Orientale.

Lezoux, terre des potiers romains, David Geoffroy (19’)

Le savoir-faire des potiers de Lezoux (Puy-de-Dôme), fournisseurs de céramiques sigillées dans toute l’Europe gallo-romaine : En trois petits films prenant appui sur les découvertes archéologiques, est retracée l’histoire de l’implantation des potiers romains de Lezoux, Description des techniques de façonnage et de fabrication des décors de la poterie sigillée, ainsi et de cuisson mises en œuvre par les artisans gallo-romains. Ces films sont présentés de façon permanente au musée de la céramique de Lezoux, village dont on a retrouvé des productions dans toute la future Europe, très loin de ce petit coin de Gaule, à la terre si particulière, qui permettait de fabriquer cette sigillée, la plus noble des céramiques, au rendu et à la couleur reconnaissables entre toutes.

De gallorum religione : Ciceron parle de la religion des Gaulois, David Geoffroy (7’)

Quand les Égyptiens naviguaient sur la Mer Rouge, Stéphane Begoin, 52’

Et si les Égyptiens avaient aussi été un grand peuple de marins ? Pour vérifier cette hypothèse, une équipe d’archéologues a décidé de reconstruire un navire vieux de trois mille cinq cents ans. Une aventure archéologique, technologique et humaine. « Il faut qu’on découvre en un an ce que les Égyptiens ont mis des milliers d’années à réaliser », dit une archéologue. Embarquez en archéologie expérimentale… Ce film a reçu le Grand Prix des trois jurys du Festival du Film d’Archéologie de Besançon 2009, le 17 octobre 2009.

Aux origines de l’alphabet, Valérie Girie (6’)

En Mésopotamie, 5 000 ans avant notre ère, les scribes, pour laisser un message, tracent un système pictographique qui dessine de façon plus ou moins symbolique des objets de leur monde. Petit à petit, du système logographique, qui note des mots, on passe au système phonographique en notant des syllabes. Le système reste cependant mixte, mais la part du son devient de plus en plus importante. L’écriture se phonétise en passant par le rébus : chat + pot (dessins à l’appui) peut faire chapeau. Vers 1500 avant JC., les scribes stylisent leur écriture, qui devient cunéiforme Le scripteur passe progressivement d’un dessin, au bruit du mot qui « dit » ce mot, puis utilise le bruit de manière indépendante. On réduit de ce fait le nombre de signes, on passe des graphies figuratives à des signes de plus en plus abstraits : l’alphabet d’Ougarit, codant les 30 sons de la langue, est une vraie révolution car il fait correspondre à chaque signe une valeur unique, celle d’un son. Le système fut volontairement complexifié par les scribes, jaloux de leur pouvoir, d’où la perte de leur invention, qui sera réinventée dans la péninsule du Sinaï (du XVIe au XVe avant J.C.) puis par les Phéniciens vers 1100 avant J.C., à travers le linéaire alphabétique, utilisant 22 lettres.

Le moulin de Thervay, Raphaël Licandro (7’)

Un moulin à eau du Moyen Âge a été découvert à Thervay, dans le Jura, à proximité de Dole, à l’occasion des travaux de la future ligne à grande vitesse.Les vestiges des installations ont été mis au jour à proximité du lit du Gravelon, affluent de l’Ognon, près de la Grange du Colombier, dépendant de l’abbaye cistercienne d’Acey. La meunerie hydraulique du Moyen Âge était jusqu’alors fort mal connue. L’eau de l’ancien chenal a favorisé une excellente conservation des bois parmi lesquels plus de 250 pièces de moulins à grains. Le dendrochronologue (spécialiste de la datation par l’étude de la largeur des cernes du bois) situe l’abattage du bois utilisé dans la seconde moitié du XIIe siècle (1130-1160). À partir de pales et de morceaux de jantes, il est possible de reconstituer une roue à 4 rayons, d’un diamètre de 2,30 m, qui comporte 26 pales à tenons.
La densité et l’excellente conservation des vestiges font de ce site une découverte unique en Europe qui occasionne un renouvellement des connaissances sur la meunerie médiévale.

Des stèles funéraires gallo-romaines à Autun, Jérome Palteau (10’)

Deux cents stèles funéraires, complètes ou fragmentaires, ont été découvertes à Autun (Saône-et-Loire) en 2004 lors de la fouille d’une nécropole gallo-romaine. Leur quantité et la présence de nombre d’entre elles dans les fosses d’inhumation, disposées à plat sur les cercueils, confèrent à ce corpus une portée scientifique de premier ordre. La nécropole s’étend au nord-est de la ville antique, à environ 600 m de ses prestigieux remparts.

Les maîtres du marbre, Costa Mahairas (32’)

Manœuvrer des blocs de plusieurs tonnes, tailler le marbre… Comment faisaient les Grecs anciens ? Quels outils utilisaient-ils ? Combien de dizaines d’ouvriers étaient-ils nécessaires pour déplacer ces masses énormes ? Quelque part en Grèce, trois compagnons, la soixantaine svelte, aux prises avec le banc de marbre. Leurs outils ? Un burin, un marteau, des plaques et quatre coins métalliques, une équerre rudimentaire. Cohérence des gestes, savoir-faire ancestral, connivence, astuce. Nous comprenons subitement le grec du bavard qui dirige la manœuvre. Le plus silencieux creuse les encoches, où s’enfoncent les coins. Le marbre se met à chanter, l’aigu du départ s’accentue… et le marbre se casse, là où les compères l’avaient décidé. Pas de musique de fond : le vent y suffit. Le transport ? Un traîneau rudimentaire et des rouleaux de bois, des cordes.. Une concession au progrès : l’utilisation de la poudre noire. Le bavard se tait, lorsqu’il fabrique un vase avec une technique ahurissante. Le silencieux n’est pas en reste, ciselant une pierre tombale, certes un peu kitch, sans mesure autre que la règle, au jugé, avec une dextérité époustouflante. Le marbre leur obéit. Ethnologie ? D’où leur vient ce savoir faire ? L’économie de gestes rejoint l’économie de moyens. La sobriété des procédés filmiques est à l’unisson : la magie opère.

500 ans de pratiques funéraires à Noisy-le-Grand, Clémence Lutz (6’)

Une équipe d’archéo-anthropologues (du Conseil général de la Seine-Saint-Denis et de l’INRAP) en fouillant à Noisy-le-Grand, découvrent un ensemble funéraire du haut Moyen Âge comportant 600 sépultures. Sur cette parcelle, deux nécropoles. La première, mérovingienne (Ve- VIIe s.), constituée de près de 300 inhumations, est caractérisée par des sarcophages de plâtre, des défunts parés de colliers de perles, de boucles d’oreille, de fibules et de plaques boucles (ceinture). Les sarcophages sont regroupés par famille ou par communauté. La seconde, carolingienne (VIIIe- Xe s.), est marquée par une évolution des pratiques funéraires imposées par l’Église, la règle devenant celle de l’humilité face à Dieu. Progressivement, l’organisation des sépultures change, laissant la place à de simples fosses. Les corps, sans aucun apparat, sont enveloppés dans un linceul et inhumés en pleine terre. A la fin du VIe siècle, dans l’Histoire des Francs, Grégoire de Tours évoque une « villa royale » ainsi qu’un oratoire destiné à la prière. Ce dernier est-il en relation avec le cimetière mis au jour ? C’est une des nombreuses hypothèses que les archéologues tenteront de cerner. L’étude des ossements apportera de précieuses indications sur les conditions de vie de la population de Noisy-le-Grand entre les Ve et Xe siècles : profil démographique, liens de parenté, maladies, carences alimentaires…

Marseille : de la cathédrale paléochrétienne à la Major, Raphaël Licandro (6’)

2008, esplanade de la cathédrale de Marseille : un chantier archéologique se situe dans le prolongement occidental d’une importante fouille réalisée en 2000, lors du creusement du tunnel de la Major. D’après les données recueillies lors des opérations archéologiques précédentes, le quartier se serait mis en place aux V-IVe siècles avant notre ère (occupations urbaines grecques et romaines). Le sous-sol témoigne de la naissance du christianisme à Marseille.
En 1852, lors de la construction de la Nouvelle Major, des bâtiments de l’église primitive et le baptistère paléochrétien du Ve siècle avaient été dégagés. Une belle mosaïque du Ve siècle, conservée sur 15 m2, vient d’être mise au jour. Elle pourrait appartenir au palais épiscopal. Cette découverte est tout à fait comparable aux sols décorés conservés in situ à l’intérieur de la Vieille Major. Un cimetière paroissial en activité du XIIe siècle jusqu’à l’époque moderne, est en cours de fouille. La majorité des corps ont été inhumés dans des fosses orientées. Plusieurs fosses communes, dont les morts ont été empilés sans organisation particulière, appartiennent au XVIIIe siècle. Elles témoignent d’une crise épidémique, sans doute celle du choléra de l’année 1720. Cesecteur, essentiel dans l’histoire de Marseille, est le reflet des siècles écoulés : ville conquise, ville multiple, elle évolue, souffre, s’adapte, oublie.

La mission archéologique à Lalibela, Ethiopie, Clémence Lutz (10’)

Inscrite par l’UNESCO sur la liste du patrimoine mondial de l’Humanité, la ville de Lalibela, située sur les hauts plateaux éthiopiens, recèle des églises monolithes du XIIIe siècle. Creusés et taillés directement dans la roche, sur parfois plus de douze mètres de profondeur, ces édifices remarquables sont sans équivalent dans le monde.
Une équipe de l’INRAP a participé, avec le centre français d’études éthiopiennes et l’Autorité éthiopienne pour la recherche et la conservation du patrimoine culturel, à la réalisation de la première carte topographique et géomorphologique de cet ensemble architectural et de son contexte archéologique, outils indispensables à la compréhension de l’histoire du site et à sa gestion patrimoniale.